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 [1921] Ashland - PV Edward et Carlisle

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Carlisle Cullen
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MessageSujet: [1921] Ashland - PV Edward et Carlisle   [1921] Ashland - PV Edward et Carlisle I_icon_minitimeVen 26 Mar - 21:40

Ashland - Wisconsin - fin Avril 1921

Arrêté devant chez moi dans cette rue sombre, je pris un millième de seconde avant de poser ma main sur la porte. Il faisait nuit noire et le petit lampadaire accroché à l'intersection ne permettait de voir mieux que quelques pas. Mais ce n'était pas un problème pour moi, d'autant que j'étais venu par les toits pour être le plus discret possible. Un médecin connu dans la ville, emportant un cadavre aurait été un peu paniquant pour les habitants. A raison d'ailleurs. J'avais tout contre moi ce corps chaud, ce cœur battant qui embrouillaient mes pensées. Je n'avais pas réfléchi en l'emportant avec moi de l'hôpital, mais mon esprit ne s'était pas réveillé plus malgré la rapide course que je venais de faire.

Mon arrêt à ma porte n'était pas pour réfléchir. Je n'avais pas vraiment de doutes qui me venaient en tête. C'était juste pour me reprendre un minimum et me recomposer un visage avant d'entrer. Je savais qu'Edward serait là et il comprendrait encore moins s'il voyait toute l'horreur qui assombrissait mes yeux.
Mais j'entrais finalement, le regardais à peine de peur de voir de la désapprobation dans ses yeux et me dirigeais aussitôt sur le canapé sur lequel je posais délicatement Esmée comme si elle était une fleur en train de se faner.
Je m'agenouillais à même le sol, à sa tête, la regardant quelques secondes pour me remémorer parfaitement ce jour où je l'avais rencontré la première fois.

C'était au Columbus Hospital, le 14 Juin 1911 à 15h47. Ses parents l'avaient emmené à l'hôpital parce que leur médecin n'était pas là. Elle s'était fracturé la jambe et ne se plaignait même pas alors qu'elle devait souffrir le martyr.
Elle avait toujours ce même visage en forme de cœur aujourd'hui. Ces mêmes boucles avec des reflets cuivrés et plus que certainement, ces yeux verts aux milles nuances. Cependant ses lèvres n'appelaient plus le doux sourire qui m'avait fait me souvenir d'elle. Cette débordante joie de vivre qui avait un peu réchauffé mon cœur.
Des traces noires de larmes séchées laissaient de longues marques parallèles sur ses joues. Ses vêtements étaient déchirés. Son corps a moitié disloqué. Elle semblait si triste...
Elle avait été retrouvée en bas d'une des falaises de Wisconsin dells. Mon regard glissa en même temps qu'un frôlement de mes doigts le long de son corps. A première vue je comptais cinq côtes cassées, si ce n'était plus. La colonne vertébrale probablement en morceau, à se demander comment son cœur pouvait encore battre alors qu'elle devait avoir des hémorragies internes par dizaine. Plusieurs de ses organes étaient touchés et sa peau n'était qu'une série d'hématome. C'était un miracle qu'elle soit encore en vie. Peut être un signe de Dieu. J'étais le seul à pouvoir la sauver. Du moins à ma manière. Qu'elle soit précisément arrivée dans l'hôpital où j'exerçais ne pouvait pas être une coïncidence. Pas alors qu'elle s'accrochait miraculeusement à la vie.

Je sentais le regard d'Edward sur moi alors que je réfléchissais à comment procéder. Une seule morsure suffirait-elle alors qu'elle était si faible ? Pouvais je vraiment la sauver ou était il déjà trop tard et une morsure ne provoquerait que plus de souffrance ?
Mais son cœur ne me laissa pas le temps de penser trop longtemps. Chaque battement était plus difficile que le précédent. Plus faible... Comme une dernière parole avant de s'endormir... Et puis une autre moins compréhensible encore... Et son cœur s'endormait pour ne plus jamais se réveiller. Je ne pouvais pas laisser faire ça.
Mes yeux montèrent de nouveau vers son visage, sur ces traits torturés qui seraient ses derniers si je la laissais mourir. Je ne pouvais pas. Je ne pouvais juste pas la laisser mourir avec une telle expression. Pas la si rieuse et si courageuse Esmée.
Dans un soupir, je me penchais au dessus d'elle, ne cessant d'admirer son visage. Il le fallait.
Je fermais les yeux, inspirais son odeur doucereuse et posais mes lèvres sur son cou avant de mordre le plus délicatement possible.

Si la frénésie était attendue, ce ne fut rien comparé à la décharge électrique qui incendia tout mon corps. Son corps se tendit brusquement alors que le sang emplissait ma bouche si violemment que je gémis, totalement incapable de m'empêcher d'inspirer une longue gorgée. J'eus la fugace pensée que je n'aurais pas dû être ici... Que je n'aurais pas dû le faire devant Edward parce que ce serait plus difficile pour lui de résister à son sang... Mais aussi parce qu'il pourrait vouloir me prendre ma p... Non...

Dans un douloureux effort, je m'écartais légèrement et passais ma langue sur mes lèvres pour ne pas perdre de précieuses gouttes... Et pour avoir encore de ce goût si suave. J'en voulais encore.
Mon esprit était trop faible. Le monstre en moi... Trop fort. Mon corps entier me demandait ce sang. Il l'avait attendu si longtemps. Ce sang qui lui seul pouvait nous satisfaire totalement. Ce sang si délicieux qui m'était offert. Alors pourquoi lutter ? J'en avais tellement envie... Et puis je ne pouvais pas la sauver... Elle était trop faible... Il ne fallait pas gâcher... Alors après un regard à son cou, je replongeais mes dents dans sa jugulaire.
Ma vision devint rouge sang. J'en demandais encore plus et je me demandais si ce corps parviendrait à me contenter complètement. Une toute petite voix en moi me criait d'arrêter mais je ne voulais pas l'écouter. Ma main monta le long de son visage pour aller accrocher ses cheveux en inspirant la seconde gorgée. Je l'attirais à moi comme si cela pouvait me permettre d'assouvir plus vite ma soif.
Mon corps se battait pour continuer mais mon esprit reprenait le contrôle grâce à des siècles d'effort. Je forçais ma main à relâcher ses cheveux et au moment où le venin commença à faire son effet, lui arrachant un cri de douleur, je me reculais. J'avais l'impression qu'on m'arrachait la peau tant s'était douloureux mais je m'en fichais. Je l'avais fait...
Je restais quelques secondes comme sonné par la violence qui venait de s'emparer de moi avant de me lever lentement et d'aller jusqu'à la fenêtre que j'ouvris précipitamment. Je me penchais en avant laissant le vent souffler sur mon visage, me permettant de reprendre mes esprits. Un peu.
Esmée semblait calme pour le moment, elle devait être trop faible pour crier plus. Je me retournais avec précaution de peur de courir jusqu'à elle pour la vider de son sang.

Et mon regard d'un doré légèrement plus orangé se leva sur Edward... Mais pas un mot sortit de mes lèvres. Qu'y avait-il à dire ?


Dernière édition par Carlisle Cullen le Dim 25 Avr - 19:03, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [1921] Ashland - PV Edward et Carlisle   [1921] Ashland - PV Edward et Carlisle I_icon_minitimeSam 3 Avr - 9:33

Assi dans le canapé, je lisais le journal. Ma journée m’avait semblé particulièrement longue. Monotone. Lassante. Comme souvent… Carlisle passait ses journées à l’hôpital. Et moi, j’étais là. Pas assez fort pour me rendre réellement utile quelque part. Pas assez fort pour côtoyer des humains en abondance toute la journée. Je n’avais pas vraiment soif aujourd’hui, j’avais chassé il y a trois jours. J’essayais à ce jour de tenir le plus longtemps possible. Eprouver ma soif. J’espérais qu’un jour, j’aurais la même endurance que Carlisle. Ca n’arriverait probablement pas pourtant. J’avais passé ma matinée à la lecture. J’étudiais la médecine, mais à la maison. C’était plus sur. Et puis, ça occupait mes nuits, quand le docteur était appelé d’urgence. Cependant, après trop d’heures passées le nez dans les livres, les mots se mélangeaient dans ma tête. J’avais besoin de bouger.

Je m’étais donc arrêté et avais patiemment attendu le bon moment. Moins de monde dehors. Moins de risques. J’avais passé plus d’une heure à attendre. Tourner en rond.
Comme un lion en cage. J’avais souvent l’impression que ma vie se limitait à ça. Soif. Attente. Je me sentais enfermé, inutile. Quoiqu’aujourd’hui, mes journées étaient plus faciles. Depuis quelques mois, nous avions fait l’acquisition d’un piano à queue. Un Steinway & Sons. Numéro 103 007. Je m’étais découvert un goût pour la musique. Les notes défilées sous mes doigts, plus légère qu’une plume, plus douce qu’une brise. Je pouvais passer des heures devant le grand piano noir, à faire raisonner les cordes. Alors, j’oubliais. Il n’y avait plus que la mélodie. Le piano. Mes mains. Mozart. Beethoven. Bach. J’apprenais à une vitesse étonnante, et un engouement prononcé. Cet après midi, j’avais reprit le Nocturne de Chopin opus 9 numéro 2 en Eb. Il était dur pour quelqu’un de mon niveau, mais mes qualités de vampire et le temps que j’avais à perdre étaient des alliés précieux. Toutefois après plusieurs heures, j’avais délaissé les touches. Je n’étais plus là.

Je tournai la page. Rien d’intéressant malheureusement. Avec du temps à passer, j’avalais les nouvelles chaque jour, mais je n’en éprouvais aucun plaisir. Et en ce jour d’avril 1921, rien de nouveau. Le célèbre producteur de théâtre Oliver Morosco avait été arrêté pour une quelconque histoire d’alcool. Untel soulignait l’action sur l’immigration et tel autre voyait en l’aviation un besoin vital pour la survie des américains. Des articles se multipliaient, remplissant le Chicago Daily Tribune de faits plus ou moins pertinents et plus ou moins intéressant. Harding ne faisait pas de vague, à priori, depuis son accession au titre de 29e président des Etats Unis d’Amérique. Nous avions fait suivre notre abonnement depuis que nous avions quitté Chicago mais au vue des lignes couchées sur le papier, je n’étais pas sur que nous renouvellerions notre fidélité au journal.

Soupirant, je repliais le quotidien que je délaissais à côté de moi. Je restais là un moment, patientant. Il fallait que je trouve à m’occuper. Un but à atteindre. Et puis si Carlisle rentrait et me trouvait là, dépité, sans savoir quoi faire une fois encore, il serait peiné. Je me levais et allais à la fenêtre. La nuit était tombée et les réverbères décoraient les rues sombres de lueurs jaunes. Peu de bruit animaient ce quartier de la ville à cette heure ci. J’allais bientôt pouvoir m’échapper. Les yeux plongés dans le réverbère, je n’étais pas vraiment là.

Ma conscience s’éparpillait sans vraiment se fixer nulle part. Mais alors, mon esprit rencontra celui de mon mentor. Je savais qu’il était là. Ses pensées étaient pour moi d’une clarté étonnante. Pourtant, sans l’habitude, je ne l’aurais pas reconnu à cet instant. Il était dehors, il arrivait semblait-il. Mais ses pensées n’étaient pas les mêmes. Embrouillées. Confuses. Il n’arrivait pas à formuler des phrases cohérentes. Que se passait-il ? Seule l’image rémanente d’une femme flottait dans son esprit ombragé. Un visage en forme de cœur, des cheveux châtains. Des yeux fermés, des sillons humides le long des joues. Une femme dans ses bras. Un corps contre le sien. Que faisait-il ? Un battement. Un autre. Son cœur raisonnait dans de lentes et faibles cadences inégales. La mort. La mort allait passer la porte. Que se passait-il, pourquoi ramenait-il cette femme ici ? J’aurais voulu lui demander lorsqu’il ouvrit la porte, mais lui-même ne devait pas le savoir. Sans un regard vers moi, comme s’il était gêné, il emmena la femme et l’étala délicatement sur le canapé. Je ne comprenais pas. Toutes ses pensées ne reflétaient qu’un état de détresse apparent.

Non, pas elle… Qu’est-ce qui est arrivé ? Qu’est ce que je vais faire ? Est-ce que je peux y arriver ? Vite …

Je ne voyais que trop bien quel chemin il allait choisi. Mais pourquoi ? Comment pouvait-il faire ça ? Lui, cet homme foncièrement bon, ce médecin réputé. Mon ami. Plus encore. Non, il ne devait pas. Pourtant je restais figé là, prêt de la fenêtre, à fixer mon protecteur agenouillé face à cette femme qui sentait trop bon.

Des souvenirs l’emportèrent alors. Il avait connu cette personne. Il y a longtemps, lorsqu’elle était encore une enfant. Il l’avait connu et appréciait. Sa joie, son insouciance… Rares étaient ceux qui touchaient Carlisle en plein cœur de la sorte. Pourtant, même là, je ne comprenais pas son choix. Ses mains parcouraient sa peau, lui, établissait un diagnostic. Il était clair qu’elle était trop faible, son cœur battait de moins en moins fort. Elle se battait de moins en moins. Qui était-elle ? Que lui était-il arrivait ? Mais … Non, il ne devait pas faire ça. Son esprit établissait déjà un protocole. Ses pensées étaient pleines d’interrogations. Les miennes plus encore. Incompréhension. Choc. Je replongeais dans mes souvenirs. La chute dans un dernier et long sommeil. Les portes du Paradis au loin, avant la morsure. La chute dans les abysses, la douleur insupportable, qui s’imprégnait peu à peu de chaque particule de mon corps. La fin d’une vie, le début d’un enfer. Je ne voulais pas entendre les cris qui allaient la prendre. Je ne voulais pas assister à sa fin. Je ne voulais pas le voir lui arracher son âme. Il ne devait pas faire ça.

Carlisle dis-je doucement.

Il ne m’entendit pas, tout à sa tache. Il soupira et approcha son visage de celui de l’humaine. Lui qui était le point central de mon Univers, vacillé. Toute la raison dont il faisait preuve d’habitude avait disparut, faisant place à des sentiments incohérents. Non ! Pas ça … Je m’avançais pour lui parler, mais alors ses dents trouvèrent la chair. A travers ses pensées, je le sentais. Je le vivais. Ses crocs. Comme pour un animal, une proie. Mais le sang … Ô le sang n’était pas le même ! L’odeur de son sang atteint mes narines, accroissant la soif qui s’emparait peu à peu de moi. Non, je devais protester. Il ne fallait pas. Il ne pouvait pas. Je le savais mais … plus tard. Ce sang … il devait en prendre plus. Plus vite. Pourtant, tandis que je formulais cette pensée, il s’écarta d’elle.

Non ! Il me fallait son sang. Il te fallait son sang. Si doux et pourtant si fort. Fruité. Floral. Hum … Rien que d’y penser … Ne pas arrêter, de toute façon elle serait bientôt morte. Alors pourquoi gâcher quelque chose de si parfait ? Pourquoi ? Ses pensées, si proches des miennes formulaient la même envie et, incapable de résister, il retrouva la jugulaire. Sa bouche fut inondée par le liquide et je déglutis par réflex. Plus, toujours plus. Toutefois, ma bouche à moi était toujours sèche. Je me perdais dans ses pensées. Plaisir. Energie. Force. Mais peu à peu, l’animal en lui fut repoussé loin. Au fond. Non, pourquoi s’arrêter ? Encore un peu … Juste un peu …

Il s’arracha à elle et la douleur, la lutte que cela représentait, s’abattit sur lui, féroce. Puissante, au même moment où la souffrance du venin arrachait un cri à la femelle. Il resta là, pantelant, tentant de reprendre ses esprits. Et moi immobile, le souvenir de ses pensées encore trop présent dans les miennes. Allait-il vraiment la laisser là maintenant ? Je sentais l’envi de son sang qui l’imprégnait lorsque Carlisle se dirigea vers la fenêtre pour s’apaiser, à la brise d’un vent sans secours.

Il se tourna alors vers moi, son regard métamorphosé. Un éclat rouge y brillait, effaçant quelque peu la compassion de ses yeux. Le rendant plus dur. Plus animal. Je reculais d’un pas. Mais ce sang toujours … Il attendait le verdict. Mais moi, ce que je ne comprenais pas, c’était pourquoi ne nous étions-nous pas nourris de la sorte auparavant. Ce goût. Cette saveur. Cette énergie que je voyais brillait au fond de ses yeux… Je plongeai un instant dans ses prunelles, à la recherche de réponses mais je ne vis rien de tout cela. Seulement le sang au fond de ses yeux. Et le sang qui chantait doucement à travers les veines de la femme, d’un pianissimo tout à fait tentant. J’avais envi de m’approcher. Voir. Sentir de plus prêt. J’aurais tellement voulu goûter. Juste une gorgée … Je me rendis alors compte que mes yeux avaient quitté les siens, se posant sur le canapé et son occupante. Et tout mon être qui me criait d’y aller …

Je fis un pas en avant. Juste pour voir. Sentir. Goût’ …
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MessageSujet: Re: [1921] Ashland - PV Edward et Carlisle   [1921] Ashland - PV Edward et Carlisle I_icon_minitimeDim 4 Avr - 1:31

J'avais l'impression que le temps s'était arrêté. Figé... Comme nous tous dans la pièce. J'osais à peine lever mes yeux sur Edward qui avait reculé, comme effrayé par ce qu'il lisait dans mes pensées. Il avait déjà exploré dans mon esprit la manière de créer un vampire, mais je ne savais pas s'il avait déjà pris toute la mesure de la difficulté de ce geste. A quel point il était ardu de s'arracher à ce sang, pour ne pas tuer. Surtout pour nous qui n'avions pas l'habitude de cette saveur...

Je me souvenais encore de la transformation d'Edward... La première fois que j'avais goûté au sang humain... Etrangement, il me semblait que ça avait été plus facile qu'aujourd'hui... Et pourtant... Peut être parce que j'étais si peu sûr de moi.. Que je me méfiais tellement... Et que j'avais choisi mon moment, dans le calme... Sans précipitation... Peut être que cela avait rendu la chose moins risquée.
Tout le contraire d'aujourd'hui. Je savais que je pouvais le faire... Que j'en avais la force. Et c'était le plus parfait imprévu... Un coup de tête comme jamais, en plus de deux siècles d'existence je me l'étais permis. Moi qui planifiais tout... Toujours... Du coup ça avait été un tel capharnaüm dans ma tête... J'avais été si loin de la sérénité qui m'avait permis de me contrôler totalement pour Edward. Et ce cœur qui faiblissait... Excitant plus encore le monstre en moi...
Mais j'avais réussi... Je me sentais puissant à présent alors que le sang humain remplissait un peu mes veines... Mais en même temps je me sentais exténué. Mentalement épuisé...

Je me rendis compte que mes mains étaient encore accrochées à la rambarde de la fenêtre, comme si elle pouvait m'empêcher d'y retourner... Comme si c'était ma bouée de sauvetage. Je la serrais si fort que les jointures de mes doigts blanchissaient, et que le bois commençait à craquer. L'entendant, je desserrais légèrement mon emprise... Très légèrement alors qu'à ce moment là seulement, j'eus le réflexe que je croyais pourtant totalement acquis, de bloquer ma respiration pour être moins tenté.
Je pus enfin lever les yeux sur mon ami... Mon frère... Et je compris toute la grandeur de mon erreur. Oui, j'avais encore envie d'elle... Ou plutôt de son sang... Même si je reprenais le contrôle plus encore à chaque seconde qui passait.
Oui cela avait été si dur que j'en tremblais encore. Cependant mon corps ne tendait plus vers elle. C'était déjà ça...

Mais... Mais il y avait là, un jeune vampire qui venait de lire toutes mes pensées les plus affreuses... Tous mes désirs à ce moment précis... Et encore plus, ce que j'avais ressenti en buvant ce sang qu'il n'avait jamais goûté.
Seigneur comment avais-je été assez imprudent pour ne pas lui demander de partir ? Je n'y avais même pas pensé. J'étais tellement concentré sur Esmée, que j'avais occulté tout le reste. Juste pour entendre encore son cœur battre... Juste pour chercher la meilleure solution... Enfin du moins la seule qui s'offrait à elle. Et dans le geste le plus égoïste que j'aie jamais fait, je l'avais mordu, sans même réfléchir aux conséquences.
Et j'en découvrais juste toute l'ampleur alors que je vis les yeux d'Edward s'assombrir... Alors que je le vis regarder Esmée avec insistance. Mon corps répondit aussitôt en se tendant brusquement, lâchant la rambarde. Je ne savais même pas si c'était le monstre en moi qui voulait son sang, ou bien, celui qui voulait la sauver qui réagissait ainsi, mais pour une fois, nous étions d'accord. Il ne toucherait pas à un cheveux de cette femme.

Je fis aussi un pas en avant, retenant le monstre de gronder, et sans même le vouloir vraiment, je filais soudain entre lui et Esmée.
Je n'avais pas une once de colère dans mes yeux. Juste une affirmation définitive que je ne le laisserais pas passer.
Mes pensées n'étaient du coup plus du tout sur l'envie de son sang... Seulement le besoin de la protéger... Quitte à me battre pour elle. Et je m'étonnais moi même de formuler cette pensée. Pourquoi réagissais-je ainsi ? Qu'avait-elle de si attirant qui me faisait envisager de me battre contre celui avec qui je vivais depuis plus de trois ans ?
Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait... Mais je ne savais qu'une chose: l'importance d'arrêter Edward. J'avais conscience, cependant, que, s'il l'avait vraiment voulu il aurait pu déjà plonger dans son cou. Heureusement, il luttait... Et plutôt bien je devais l'avouer.

- Edward...

J'avais l'impression que ma voix était rauque... Mais peut être n'était ce que mon imagination. Je m'en voulais tellement de m'être laissé voir ainsi... Et surtout, qu'il ait ressenti la puissance de l'appel que le sang humain pouvait avoir sur nous. C'était bien beau de le conseiller, de le guider à ne pas laisser sa nature de tueur prendre le dessus... C'était plus ou moins facile aussi quand on ne savait pas ce que l'on perdait... Mais à présent... A présent qu'il avait lu l'attrait de ce nectar... Sa volonté serait elle assez forte pour résister à l'envie d'y goûter vraiment ?

Lentement, je fis un nouveau pas vers lui. Derrière moi, j'entendais la respiration d'Esmée, rapide, ponctuée de quelques gémissements de douleur. Je fermais les yeux une micro seconde... Etonnement, de la savoir "en vie" me rassurait. Son souffle, même en souffrance, me promettait qu'elle n'était pas morte... Que dans trois jours elle ouvrirait les yeux de nouveau...
Et le pire, c'est que j'avais conscience que je ne devrais pas ressentir ce soulagement. J'étais bel et bien un monstre à faire souffrir les gens autour de moi ainsi...

- Edward... Je suis désolé... Le temps pressait...

Je fis encore un pas, observant intensément ses réactions pour ne pas risquer de faire le pas de trop qui pourrait le faire se jeter sur moi... Ou essayer de me contourner. Je restais bien droit, montrant à travers mon regard combien j'étais désolé. Et je m'approchais peu à peu, comme on approche un chien dangereux. Et quand enfin je pus le toucher, je passais ma main dans son dos pour le pousser lentement et avec légèreté vers la porte.

- Viens... Allons prendre l'air, je vais t'expliquer...

A commencer par m'expliquer à moi même pourquoi j'avais fait ça... Ce dont je n'avais pas la moindre idée... Enfin je ne voulais pas me l'avouer...
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MessageSujet: Re: [1921] Ashland - PV Edward et Carlisle   [1921] Ashland - PV Edward et Carlisle I_icon_minitimeLun 5 Avr - 19:17

Quel arôme. Je me demandais quel goût elle aurait. Combien de son sang serait nécessaire à faire cesser la brûlure de ma gorge. Jamais, ô jamais elle ne cessait. Ours. Puma. Cerfs. Qu’importe le gibier, le sang apaisait sans jamais toutefois satisfaire. Sans jamais faire taire pleinement la soif. Alors que là, face à moi, je savais que ce trouvait la solution. Quelques gorgées suffiraient elles ? Plusieurs litres ? Et ce cœur qui battait, m’attirant toujours plus à lui, tel le tic tac du lapin qui court. Mais plus rapide. Moins ponctué. Rien de tout ça. L’empressement de la fin. La fin d’une vie. La fin d’un monde. Et … Ce liquide dans ma bouche, se propulsant à travers mes veines. Pourquoi ne pas se laisser tenter ? Pourquoi ne pas laisser s’exprimer ma vraie nature ? Je savais pourquoi. Mais en cet instant, plus rien n’avait d’importance si ce n’était cette femme, offerte à moi dans un divan. C’est alors que je vis apparaître Carlisle à la périphérie de ma vision. Sentant son regard appuyé sur moi, je pu voir ses yeux pleins d’une certitude. Il ne voulait pas que je goutte. Il ne voulait pas …

C’était sa proie, me dis-je. Mais pourquoi gaspiller. Je pourrais bien goûter quelques gorgées. Une. Quelques gouttes ?

Je l’entendis. Il était prêt à se battre pour elle. Se battre contre moi. Pourquoi ? Je ne comprenais pas. Mais yeux passés de la femme à l’homme, de la proie au prédateur. J’étais perdu.

- Edward, dit-il, d’une voix atone, différente. Menaçant peut être.

Oui, c’était moi. Je crois. Ou celui que j’avais été. Je frémis. A quel moment m’étais-je égaré ? A quel moment avais-je abandonné la raison ? J’étais un vampire. Etait-ce normal de lutter ? Est-ce que ça changerait quelque chose ? J’avais perdu mon identité, ma vie, mon âme. Pourquoi ne pas me laisser aller à ma nature lorsque c’était si agréable. Pourquoi refuser la vérité ? Je vis de nouveau du coin de l’œil le docteur s’approcher. Doucement, comme s’il craignait que je l’attaque. Moi, qui lui devais tout. Tout quoi d’ailleurs ? Peut être. Pourrais-je me battre contre lui ? J’étais perdu. Pourquoi toutes ses questions ? Pourquoi ces doutes, et cette tentation ? Pourquoi avait-il fait entrer cette femme dans nos vies ? Je ne pouvais lui répondre. Non, non, pas quand les battements se faisaient plus rapide, et que ses gémissements appelaient à une fin rapide. Non, je ne pouvais pas.

- Edward... Je suis désolé... Le temps pressait...

Oui, le temps pressait. Toujours maintenant. Mais … Je me battais avec des notions de bien, de mal. De plaisir, d’abstinence. Tant de choses qui m’embrouillaient les pensées et les sens. Je n’avais jamais été quelqu’un de doué. Volontaire. J’étais celui que l’on voulait que je sois. Mais que voulait-on maintenant ? Et en étais-je capable ? Et cette soif… Quel était le mal à gouter ? Juste gouter.

Carlisle s’approchait encore, guettant mes réactions. Si je voulais emplir mon corps de ce sang si mélodieux, je devais le faire maintenant, avant que son emprise sur moi soit totale. Cependant … Je ne pouvais pas l’affronter, lui voler sa proie. Et je lui en voulais. Mais de quoi … J’aurais voulu lui faire savoir. Pourtant il était le dominant. Le chef. Si je m’emportais, il me battrait. Ou m’abandonnerais. Je ne pouvais pas. Je retins le grognement qui naissait dans ma gorge, d’une chaleur peu commune, et le laissais me toucher. Encore une fois, le doute emplissant mon corps et mon âme, je failli me dérober. Mais je laissais sa poigne se refermer sur moi. Sa main passa dans mon dos, dans un contact douloureux de signification, et il me poussa vers la porte. D’abord je ne bougeais pas, concentré sur l’odeur. Le son. Mais vaincu, je soupirais et reculais doucement.

- Viens... Allons prendre l'air, je vais t'expliquer...


L’air. Dommage, cette odeur était si agréable. Si tentante … Hum … Et ma bouche toujours sèche. Tant pis. Je ne savais pas ce qu’il voulait m’expliquer. Qu’y avait-il à dire ? Pourquoi avait-il ramené la femme ? Pourquoi pouvait-il y gouter et pas moi ? Ou pourquoi nous forcer à un régime contre nature ? Je savais au fond de moi que mes questions étaient mauvaises. J’oubliais l’essentiel.

Il me fit passer la porte, sa main toujours dans mon dos, un contact avec la raison peut être ? Et je m’éloignais lentement de l’objet de mes désirs. Et son être qui m’empêchait de réfléchir… La brise qui atteint mon visage à la sortie m’apporta des senteurs d’herbivores qui me dégoutèrent. Je savais que j’avais perdu. Mais quoi exactement ?

- Qu’y a-t-il à expliquer ?
, m’emportais-je alors. Pourquoi toutes ses concessions ? Et maintenant, hop, tu gouttes au sang humain. Et moi ? Que fais-je ? Je reste enfermé toute la journée à attendre pour ne pas y goûter ! Et qui est-elle ? Tu dis que nous ne sommes pas des monstres mais … tu lui voles son âme !

J’avançais encore sans le regarder. Puis, je me retournais vers lui et écartais les bras, invitant à un examen :

- Nous sommes des monstres. Pourquoi lutter ?, dis-je d’un air de défi, alors qu’au fond de moi, c’était la peine qui éclatait.

- Je n’sais plus, dis-je, après un instant dans un souffle, baissant la tête.

Je m’éloignais dans la nuit. Je m’étais égaré. Je ne savais plus qui j’étais, ni qui il était. Ce que je devais, ce que je pouvais. Je n’aimais pas être un monstre, mais comment faire autrement ? Alors, pourquoi, pourquoi puisque nous ne pouvions pas lutter, ne pas se laisser aller à ce que nous étions ? Ca ne changeait rien. Ou peut être que si. J’avais oublié.
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MessageSujet: Re: [1921] Ashland - PV Edward et Carlisle   [1921] Ashland - PV Edward et Carlisle I_icon_minitimeMar 6 Avr - 23:52

Je le sentis se raidir lorsque je posais ma main dans son dos. Je le sentis hésiter quand je le poussais doucement vers la sortie. Mais j'ignorais tout cela, juste concentré sur l'importance pour nous deux de sortir de cette pièce. En l'état actuel des choses, je ne pouvais plus rien pour aider Esmée, et sortir nous ferais du bien à tout les deux, j'en étais convaincu.
Nous passâmes la porte, et je la refermais derrière nous, le laissant prendre un peu d'avance dans la ruelle. La forêt était si proche. Peut être devrais-je l'emmener chasser pour lui remettre les idées en place... Et les miennes avec.
Mais je n'eus pas le temps de m'attarder longtemps sur cette réflexion, qu'il m'inondait de questions, ne me regardant même pas. Sa colère faisait vibrer l'air autour de nous. Et moi je ne comprenais pas. Qu'il se pose des question, oui... Mais pourquoi cette colère soudaine ?

- Qu’y a-t-il à expliquer ?Invectiva t-il Pourquoi toutes ses concessions ? Et maintenant, hop, tu gouttes au sang humain. Et moi ? Que fais-je ? Je reste enfermé toute la journée à attendre pour ne pas y goûter ! Et qui est-elle ? Tu dis que nous ne sommes pas des monstres mais … tu lui voles son âme !

Je restais plusieurs secondes sans bouger, avant d'ouvrir la bouche, puis de la refermer. Je devais faire attention à ce que j'allais dire. La situation était si embrouillée dans ma tête que je devais prendre le temps d'y réfléchir avant de lui donner une réponse. Je savais que cette réponse serait aussi celle que je donnerais à Esmée lorsqu'elle se réveillerait. Alors, j'avais intérêt à en avoir une valable. Mais... L'instinct.. Un pressentiment... Etait-ce valable ? Je ne savais qu'une chose au moment où je l'avais mordu, c'était qu'elle ne devait pas mourir. Elle ne pouvait pas quitter cette terre. Pas tant que je n'aurais pas compris cette tristesse qui était sienne. Après, savoir pourquoi je voulais cette réponse... Là...

- Edward... Je... Je ne me l'explique pas bien. N'as-tu jamais eu l'impression un jour que tu devais faire quelque chose dont tu ignores le fondement. Tu sais juste que tu dois le faire... Je devais la sauver. Elle allait mourir Edward... Elle ne pouvait pas mourir !

Ma voix se brisa et je m'arrêtais de parler, étonné moi même de mon emportement. Mais qu'est ce qu'il m'arrivait. ? Une angoisse profonde venait de remonter dans ma poitrine à la pensée même de la perdre. Je n'arrivais pas à me débarrasser de ce visage devant mes yeux. Ce visage de dix ans plus jeune, si beau et souriant.

- Elle... Je l'ai rencontré il y a dix ans... Une jeune fille encore. Elle ne cessait de rire... Alors qu'elle avait la jambe fracturé. Tu aurais vu cette jambe Edward... Elle aurait dû hurler.. Mais elle souriait. Et elle rassurait ses parents... Et elle m'avait demandé pourquoi j'avais l'air si triste... Edward... Te rends-tu compte ? Je ne peux pas croire qu'une telle âme ait pu se suicider. Ce n'est pas possible. Elle doit vivre. Elle doit vivre parce qu'elle apporte le bonheur autour d'elle !

Encore une fois, je me tus. Qui était-je pour savoir qui elle était vraiment ? Les gens changeaient en dix ans. Peut être que la vie l'avait rendu aigrie et triste à en mourir. Peut être qu'elle allait me détester lors de son réveil. Qu'elle voulait vraiment en finir, et que ce réveiller, en apprenant qu'elle serait éternelle, serait la plus mauvaise nouvelle de sa vie. Et pourtant... Oh... Pourtant, au fond de moi, je savais qu'elle était pleine de vie. Qu'elle n'aspirait qu'à être heureuse et à aimer autour d'elle. J'en étais persuadé. Et je voulais savoir... J'avais toujours aimé comprendre les choses. Et là je voulais comprendre ce qui l'avait poussé à cela. Peut être était-ce parce que j'avais tenté aussi de me suicider, il y avait longtemps déjà... Probable que l'étonnante coïncidence de la reconnaître et que l'on ait cela en commun ait guidé mon geste...

- Je n'ai pas mordu pour son sang Edward... J'ai mordu pour revoir son sourire... Juste son sourire...

Mais il se retourna soudain, le regard enflammé, en écartant les bras. Je m'arrêtais, incapable d'avancer sous ses paroles qui résonnait dans ma tête comme des coups de butoir. Cet air sur son visage... Comme un défi. Comme s'il voulait me prouver quelque chose. Mais ne savait il pas que j'étais d'accord avec lui. Et que c'était justement pour ça qu'il fallait lutter ?

- Nous sommes des monstres. Pourquoi lutter ? Je n’sais plus

Il me tourna le dos soudain et s'éloigna, me laissant perdu dans mes pensées. Heureusement, il marchait, et lorsque je retrouvais mes esprits, je le rattrapais aussitôt, me mettant à côté de lui. Je ne voulais pas le bloquer pour éviter de le braquer. Alors, mon pas suivit le sien, et je repris la parole tandis que nous nous enfoncions doucement dans la forêt. Je murmurais, d'une voix presque inaudible, les yeux fixés sur le sol qui défilait doucement sous mes pieds.

- Je n'ai jamais dit le contraire Edward. Mais ça te plait toi, d'être un monstre ? Cela ne vaut-il pas le coût de lutter pour ne pas en être un ?

Je m'arrêtais et posais doucement ma main sur son épaule. Bougeant lentement, je cherchais son regard, le trouvais, et plongeais dans ses prunelles mon regard chargé de douceur et de compréhension.

- Je suis désolé d'avoir procédé devant toi. Je n'aurais pas dû. Mais ce que j'ai fait ce soir ne change pas ce que je suis. Ce que je j'essaie d'être. Il faut lutter Edward. Il faut lutter parce que tuer des humains.. ça, ça ferait de nous de vrais monstres.
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MessageSujet: Re: [1921] Ashland - PV Edward et Carlisle   [1921] Ashland - PV Edward et Carlisle I_icon_minitimeDim 18 Avr - 19:18

J’étais en colère. Contre lui. Contre elle. Contre le monde entier. Et contre moi-même. Pourquoi tout ça ? Ces épreuves. Ces actes. Pourquoi était-ce si dur ?

La vie ne vaut-elle pas la peine d’être vécu ? Non, je ne crois pas.


- Son sourire ! Tu te fais décideur de sa vie pour un sourire ? Peut être aurait-il mieux valut la mordre pour son sang ! Tu ne la connais pas. Tu as vu cette fille l’espace de quelques minutes, il y a des années …

Je ne pouvais pas crier sur lui. Je ne pouvais pas … Je me tus. Je savais que ses intentions n’étaient pas mauvaises. Mais, sa vision des choses étaient erronées, sa raison lui faisait défaut. C’était évident.

Il me suivi alors que je marchais sans but dans le rue. Inconscient du reste du monde. Il se rendit compte plus tôt que moi, que mes pas nous amenaient vers la forêt. Maudite forêt. Notre restaurant personnel. Je ne voulais pas chasser. Je n’avais pas soif. Du moins, je n’avais pas soif avant qu’il ramène cette fille. J’avais voulu la tuer… J’avais voulu boire son sang. Et au fond de moi je le voulais toujours. Ma volonté avait été si forte … Volonté de la tuer. De goûter … Non, ne pas y penser. Elle m’avait fait tout oublier.

Je laissais le couvert des arbres nous aspirer en son sein. Oiseaux. Lapins. Renards. Cervidés. Autant d’occupants qui réveillaient mes sens. Et pourtant … Pourtant, ça n’était rien. Rien face à l’arôme qui enflammé mes sens de son souvenir. Nous étions des monstres, pourquoi lutter ? Toujours cette question.

- Je n'ai jamais dit le contraire Edward. Mais ça te plait toi, d'être un monstre ? Cela ne vaut-il pas le coût de lutter pour ne pas en être un ?

Non. Oui. Peut être. Je n’savais plus. Je ne voulais pas être un monstre. Mais nos actes changeaient-ils réellement ce que nous étions ? Un lion en cage, me rappelais-je. Mais n’était-ce pas, un monstre en cage ? Mes instincts étaient plus forts que le reste. La soif plus que tout encore. J’étais un monstre. Assoiffé. Et ça, jamais ça ne changerait. Et cela, jusqu’à le fin… Et sans fin, elle était forcément mauvaise.

Il s’arrêta alors, m’obligeant à faire de même. Sa main sur mon épaule, il chercha mon regard. Je ne voulais pas et gardais mes yeux au sol, mais … nos yeux se trouvèrent. Douceur, compréhension. Avec au milieu de ça, le sang rougissant. Le visage de la bête derrière celui de l’homme. Incompréhension. Dureté. Non. Pourquoi se battre pour rien ?

- Je suis désolé d'avoir procédé devant toi. Je n'aurais pas dû. Mais ce que j'ai fait ce soir ne change pas ce que je suis. Ce que je j'essaie d'être. Il faut lutter Edward. Il faut lutter parce que tuer des humains.. ça, ça ferait de nous de vrais monstres.

Il pensait tellement agir pour le mieux. Il ne comprenait probablement pas ma réaction. Mais il avait tord. Ce qu’il lui offrait, c’était un enfer perpétuel. Ce n’était plus une vie. Ni amour, ni famille. Pas d’attachement possible avec des humains, car de toute façon, si on ne les tue pas, le temps le fera. Comme il se doit. Et la soif, nous rabaissant toujours à l’état de bête. Aucune rédemption possible. La fin de « et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants » auquel tout un chacun aspiré depuis petit. Non. Solitude et soif à jamais.

- Mais lutter pour quoi ? A quelle fin ?, lui dis-je, la colère abandonnant ma voix.

- Ce n’est pas une vie que tu lui offres …
, rajoutais-je, avec toute la douceur dont j’étais capable en cet instant. C’est un enfer. En quoi ça fait de nous des gens bien ? La soustraire à une fin, fin qui ne nous sera jamais permise. Souffrance … Soif.

J’aurais tellement voulu être d’accord avec lui. J’aurais tellement voulu savoir que ça en valait la peine. Se battre. Combattre notre état. Aller au-delà. Mais ça ne marchait pas. Non, nous restions ce que nous étions.

Je m’écartais de lui, les yeux plongeant dans l’obscurité alentour. J’étais déchiré. Je savais que malgré tout, il était un homme bien. Mais comment pouvait-il être les deux ? Et comment acceptait-il tout ça ?

- N’est-ce pas une mauvaise chose que d’accroitre la population de vampire ? Accroitre les risques pour les gens ?

Je me retournais vers lui, plus désespéré de mes doutes, de ma vie, de ma soif, les yeux éteints.

- Tue-moi. Là ce sera aller dans le bon sens. Chaque jour sans boire est plus dur que le précédent. Chaque fois que j’éprouve ma soif, je suis dangereux pour les autres. Tu rendrais service au monde en faisant ça …, lui dis-je, mes yeux dans les siens, nos pensées reliées par le don que j’avais.

Je ne voulais pas mourir. Ou plutôt, si, j’en rêvais. Mais je ne pouvais pas. Je ne l’abandonnerais pas à errer seul pour l’éternité. On ne me traiterait pas de lâche. Malgré les divergences entre nous, il avait tellement fait pour moi… Il était réellement un homme bon. Cependant je voulais lui faire comprendre. Comprendre que transformer un humain était bien pire que de le tuer.
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MessageSujet: Re: [1921] Ashland - PV Edward et Carlisle   [1921] Ashland - PV Edward et Carlisle I_icon_minitimeLun 19 Avr - 21:34

- Son sourire ! Tu te fais décideur de sa vie pour un sourire ? Peut être aurait-il mieux valut la mordre pour son sang ! Tu ne la connais pas. Tu as vu cette fille l’espace de quelques minutes, il y a des années …

Lorsque je le pensais, la notion ne paraissait pas si idiote. Presque compréhensible pour mon esprit désorienté. Il était normal de transformer une femme pour son sourire… Pour le revoir… Mais dans sa bouche, cela paraissait tellement ridicule. Mais que m’arrivait-il ? Qu’est ce qui m’avait fait réagir ainsi… J’étais incapable de l’expliquer. Je savais juste au fond de moi que je devais le faire. Qu’il le fallait. Et puis ce n’était pas que son sourire. C’était elle. Juste elle. Je ne me l’expliquais pas… Peut être n’avais-je pas assez de recul de mon geste… Peut-être que je ne croyais pas ce que me hurlais mon esprit…
Et je réfléchissais à cela alors qu’il gardait le silence pendant plusieurs secondes. J’eus l’orgueil de penser que je l’avais convaincu…

- Mais lutter pour quoi ? A quelle fin ?

Il semblait un peu plus calme et je me détendis légèrement. Mais sa question tournait dans ma tête. Il me semblait déjà avoir répondu à cela… Pour ne pas être un monstre. Que voulait-il que je dise de plus ? Pourquoi lutter si ce n’est pour ne pas laisser notre nature gagner. Pour ne pas laisser qu’une désolation et des familles endeuillées derrière nous. Pour essayer de faire quelque chose de bien avec ce qui nous a été confié : l’éternité.

- Edward… Il faut juste essayer de faire au mieux avec ce que l’on a. Il faut que tu trouves ta raison de vivre. Aider les gens, sauver des vies. C’est une noble cause. Tu pourrais le faire tu sais…

- Ce n’est pas une vie que tu lui offres … C’est un enfer. En quoi ça fait de nous des gens bien ? La soustraire à une fin, fin qui ne nous sera jamais permise. Souffrance … Soif.

- Edward… tentais-je

Si je m’étais quelque peu détendu un instant plus tôt, le poids de ses paroles retomba sur mes épaules deux fois plus lourdement. Il ne l’avait même pas dit méchamment et je n’ose imaginer s’il l’avait fait. Je lâchais son épaule et reculais d’un pas en silence. Un enfer hein ? Oui bien sûr que c’était un enfer. J’en avais souffert pendant si longtemps. Mais à présent je l’avais lui, j’avais mon travail qui m’apportait la joie d’être utile au lieu de laisser ma nature tuer. Je sauvais des gens…Etais-je toujours en enfer alors, si je pouvais sauver des vies ? Mais je comprenais si bien son sentiment. Lui, passait ses journées à lire, à essayer de passer le temps comme il pouvait. A lutter contre sa soif, à chaque seconde. A chaque passage dans la rue… A chaque flagrance sentie. Que pouvais-je donc répondre à cela ? J’étais si d’accord avec lui.

- N’est-ce pas une mauvaise chose que d’accroitre la population de vampire ? Accroitre les risques pour les gens ?

- Edward… Murmurais-je

Deuxième coup de butoir. Mon cœur se serra plus encore à mesure que la vérité et la raison reprenaient possession de moi. Encore une fois, il avait raison. Terriblement raison. Et si Mrs Platt refusait de suivre notre régime. Et si elle partait sur les routes pour vivre sa nature vampirique comme beaucoup de nos semblables. Pourrais-je encore me regarder dans le miroir ? Pourrais-je encore prétendre sauver des vies alors que d’autres la perdait à cause de moi ?
Je fis un nouveau pas en arrière, mon dos se collant à un arbre sans que j’en eu réellement conscience. Mon regard s’assombrit. Pas de soif… De peine…Une tristesse profonde, abyssale qui s’empara de moi, laissant un trou béant dans ma poitrine. J’avais tellement essayé de m’en sortir, de voir le bon côté de cette vie…
Edward n’y arrivait pas… Je ne pouvais pas lui en vouloir, il m’avait fallut presque un siècle pour y arriver moi-même… Mais la vérité de ses paroles me transperçait le cœur.
Il se retourna vers moi et c’est un regard presque identique au sien qu’il croisa. Ses doutes me pénétraient, se mélangeant aux miens pour creuser plus encore le trou qui grandissait dans mon ventre.

- Tue-moi. Là ce sera aller dans le bon sens. Chaque jour sans boire est plus dur que le précédent. Chaque fois que j’éprouve ma soif, je suis dangereux pour les autres. Tu rendrais service au monde en faisant ça.

Ce fut comme la goutte d’eau qui fit déborder le vase. Mon souffle se coupa, et je voulus reculer de nouveau avant de me rappeler le tronc dans mon dos.
Pourquoi faisait-il cela ? Pourquoi voulait-il mourir ? Je le pensais sinon heureux, plus ou moins content de cette vie. Mais non bien sur. Comme j’avais été idiot.. Et profondément égoïste. J’aurais dû savoir que cette vie que je menais était trop dure pour d’autres. Qu’il fallait avoir un but pour y arriver… Et apparemment c’était ce qui lui manquait. J’aurais dû savoir que le sang gagnait toujours. Je comprenais maintenant pourquoi Aro était si surpris que je ne craque pas. Peut être que c’était là mon don finalement. Peut être que c’était utopique de vouloir un compagnon qui me comprenne et qui veuille me suivre sur cette voie.

- Edward… Cette fois ce n’était plus qu’un souffle… Non… Arrête…

La vérité me frappait de plein fouet. J’étais exactement ce que je ne voulais pas être. Un monstre égocentrique qui a amené d’autres personnes dans son enfer. J’avais tant haït celui qui m’avait cela… je m’étais juré de ne jamais le faire… Et voilà que je créais mon deuxième vampire…
Qu’est ce qui avait pu me faire tant changer ? Appréciais-je tant cette vie que je voulais la faire partager ? Ou la solitude m’avait-elle insidieusement vaincue sans que j’aie fait attention ?
Comment avais-je pu être aussi aveugle ?

Je baissais la tête, honteux. Je pensais vraiment et sincèrement sauver cette femme… J’avais vraiment cru aider Edward en le mordant. Mais c’était tout le contraire… Il avait raison… Je les avais condamné…

- Je… Je suis tellement désolé…

Pouvais-je aller tuer la femme qui souffrait milles tourments à cause de moi dans cette maison ? Pouvais-je mettre fin à cette torture et la laisser rejoindre la paix éternelle ? Définitivement non… J’étais trop lâche pour cela.
Pouvais-je tuer mon ami, mon frère ? Sûrement pas… En plus d’être égoïste, je n’assumais pas mes erreurs.

- Je ne peux pas Edward…Tu as raison… Sur toute la ligne. Mais je ne peux pas… Parlais-je de le tuer, ou d’adhérer à sa pensée, je ne savais même plus. Je préfère me voiler la face tu sais… C’est plus simple d’accepter ce que je suis quand je me convaincs que je ne suis pas si démoniaque que ma nature le laisse croire. Mais c’est un leurre… Tu as raison… Je n’aurais jamais dû vous faire subir cela…. Je ne te demanderais même pas de m’excuser…

Je restais là, contre l’arbre, celui-ci me soutenant totalement. Sans lui, je me serais probablement effondré. Mais il me tenait debout et moi, je laissais juste mon esprit partir vers les lents battements de cœur d’Esmée… Et malgré toute ma peine… Malgré toute la haine que je ressentais à mon encontre, une toute petite partie de moi, fut apaisée à ce son tandis que la plus grande partie sombrait.
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MessageSujet: Re: [1921] Ashland - PV Edward et Carlisle   [1921] Ashland - PV Edward et Carlisle I_icon_minitimeSam 24 Avr - 16:51

Il ne comprenait pas ? Ou je ne comprenais pas. Qui était le plus inconscient des deux ? Je n’avais pas la réponse. Les choses m’échappaient, comme face à la soif qui m’avait pris plus tôt. Mais alors, impossible de se cacher derrière ma condition.

Je me rendis compte de mon erreur au moment où les paroles quittèrent ma bouche. Pourquoi tous ces grands mots, ces grandes idées qui creusaient leur lit dans le cœur de Carlisle.

Non, fou !


Ses yeux … éteints, peinés. Honteux. Je ne lui avais jamais vu un air comme ça. Et le rouge, si proche, qui se jouait de nous. Encore une fois, j’avais mal agis. Encore une fois. Je lui avais fait du mal.

- Edward… Non… Arrête…, me dit-il dans un souffle.

Adossé à un arbre qui semblait être le seul rempart entre lui et la chute, ses yeux s’emplirent d’horreur. De culpabilité. Sa tête, de souvenirs. Souvenirs des tourments qu’il avait eus au début. Nous n’avions jamais abordé le sujet. Il avait été brisé de sa condition. Brisé et incapable d’y échapper. Incapable de s’apaiser. Qui étais-je pour lui ramener tous ses souvenirs en tête ? Qui étais-je pour penser vivre la pire des choses ? Immobile, je l’accompagnais dans ses souvenirs. Immobile, je fus horrifié de la vérité. Suicide. Soif. Ô oui, cette soif si puissante. Et pourtant … Cette volonté qui faisait de lui cet homme exceptionnel.
Moi, moi, je l’avais lui. Pour me guider. Pour m’aider. Pour m’apaiser.
Il baissa la tête, désemparé. J’aurais voulu m’approcher, mais je n’osais pas. Il prenait tellement tout sur lui d’habitude, pour me rendre la vie plus facile. C’était si effrayant de le voir comme ça. Et terrible, amer, d’en être la cause.

- Je… Je suis tellement désolé…, ajouta-t-il.

Il s’excusait. Mon cœur se serra. Il s’excusait pour la fille, et pour moi. Pourtant, je ne lui en avais jamais vraiment voulu. Il souhaitait m’aider. Et il avait fait ce que ma mère lui avait demandé. Elle ne savait pas ce qu’elle disait, elle ne savait pas que la mort aurait été la meilleure suite. Mais … ce n’était pas sa faute. Je lui étais reconnaissant de m’avoir pris sous son aile. Il était devenu peu à peu un ami. Et même plus. Un soutient. Il était aujourd’hui ma famille. Et moi … Moi, j’étais en train de mettre le poids du monde sur ses épaules. J’étais en train de l’assommer de mes idées … J’étais en train de traiter de monstre l’homme le plus bon qu’il m’ait été donné de rencontrer. Qu’avais-je fais ? La bête qui découvrait son visage en cet instant, semblait pire que le monstre de la soif qui enflammait ma gorge perpétuellement.
Je ne voulais pas qu’il s’excuse. C’était moi … Jamais il n’avait tué quelqu’un. Jamais. Il n’avait jamais craqué en deux siècles d’existence. Qui étais-je pour le traiter de monstre ? Il était fort, il était intelligent, et grâce à ça, il sauvait des dizaines de vies chaque année. Un don. Il avait transformé deux personnes oui … mais … deux personnes mourantes auxquelles il offrait une alternative. Il ne pensait pas à mal. Deux personnes pour une vie de dévotion à l’autre. Deux personnes … Je m’étais emporté.

- Je ne peux pas Edward…Tu as raison… Sur toute la ligne. Mais je ne peux pas..., continua-t-il.

Lui comme moi ne savions de quoi il était question. J’avais raison disait-il ? Oui, peut être. Mais la réalité était toujours différente de la pratique. A croire que ces années d’étude ne m’avaient rien appris. Non, Carlisle. Je n’avais pas raison sur toute la ligne. Les choses étaient loin d’être aussi simples. Je fis quelques pas dans sa direction.

- Je préfère me voiler la face tu sais… C’est plus simple d’accepter ce que je suis quand je me convaincs que je ne suis pas si démoniaque que ma nature le laisse croire. Mais c’est un leurre… Tu as raison… Je n’aurais jamais dû vous faire subir cela…. Je ne te demanderais même pas de m’excuser…

Je suppose que je méritais de le voir comme ça, souffrant, après lui avoir asséné ces idées moralisatrices.

Maudit sois-tu, me dis-je intérieurement, la culpabilité inondant mon cœur.

Un sourire faillit m’échapper lorsque je me rendis compte que je l’étais réellement. Comme c’était ironique. La vie n’était pas juste. Mes yeux se portèrent de nouveau sur lui. Il semblait sombrer un peu plus à chaque instant. Il ne respirait plus. Et plus ses pensées l’emmenaient loin, plus il m’échappait. Plus il se perdait.

- Carlisle, dis-je doucement.

Je ne savais pas s’il m’avait entendu. Je continuai de m'approcher. Je voulais trouver ses yeux. Je voulais qu'il revienne. Suppliant, je recommençais :

- Carlisle, s’il-te-plait. Excuse-moi… Je … Je n’aurais pas du dire ça. C’est …

Je m’interrompis, incapable de définir par des mots le sentiment que je m’inspirais. Echec. Chaque chose que j’entreprenais était un échec.

- Je ne veux pas que tu t’excuses … C’est moi … Je te suis reconnaissant de m’aider. Tellement …

Je me tus. Concentré sur ses pensées, je le sentais loin. Je le sentais mal. Et plus il s’enfonçait dans les abysses où je l’avais mené, plus une part de son être se tendait vers un bruit. Soubresaut. Battement de cœur infime et qui pourtant lui faisait tant de bien, là bas, dans notre salon. Hésitant, je posais ma main sur son épaule, et dis, désespéré:

- Va la retrouver. Tu as autre chose à faire que de t’occuper de moi …

Je restais face à lui. Je n’savais même pas s’il m’avait entendu. Honteux. Je ne méritais pas de le connaitre.
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MessageSujet: Re: [1921] Ashland - PV Edward et Carlisle   [1921] Ashland - PV Edward et Carlisle I_icon_minitimeDim 25 Avr - 5:03

Je volais. Le vent fouettait mon visage, plaquait mes cheveux en arrière et je me sentais libre. Je savais que dans quelques millièmes de secondes tout serait fini. Je ne resterais pas un monstre tueur et buveur de sang plus de quelques heures. Juste le temps de venir aux falaises.
Je ne voulais pas de cette vie.
Je ne voulais pas de ces pensées meurtrières dans ma tête.
Je ne voulais pas tuer d'humains. J'avais été éduqué pour les tuer... Ces vampires... Pas pour devenir l'un d'eux.
Et mon père... Quel honte tomberait sur lui quand il apprendrait ce qu'il m'était arrivé. Non... Me suicider réglerait mes problèmes et les siens. Il pourrait dire que son fils a eu le courage de mettre fin à ses jours pour sauver la vie de plusieurs dizaines de personnes.

Le récif s'approchait. J'avais choisi un endroit escarpé, où la falaise était si haute que même en touchant l'eau, l'inconscience me prendrait probablement. Mais je n'avais pas voulu prendre de risque, et j'avais parcouru un peu plus de chemin pour trouver des rochers sortant de l'eau, où mon corps pourrait aisément s'éclater.
J'en étais à ma deuxième tentative pour mettre fin à ce calvaire. La première, un peu innocente je l'avoue, avait constitué à m'allonger dans l'herbe en attendant un rayon de soleil qui était rapidement arrivé. Je m'étais étonné de ne pas mourir en plein jour, et avais émis l'hypothèse qu'il fallait que les rayons me touchent directement. Perdu... J'avais découvert que ma peau brillait de milles feux, comme si elle était incrustée de diamants. Je m'étais relevé, en rage et avais détruit probablement une dizaine d'arbres avant de me mettre à courir vers Douvre et ses falaises.

Et enfin la fin du voyage approchait. J'avais plongé sans hésiter une seconde. Et le rocher allait m'empaler maintenant... Je sentis le roc sur ma peau, mon corps craqua et je m'enfonçais un peu plus. Etonnement je n'avais pas mal. Un nouveau bruit se fit entendre, et une secousse.... Et je me sentis tomber. Je devrais avoir mal non ? Ou peut être étais-je déjà mort ? Je sentis la roche s'effondrer sous moi. Comment la pierre, tout le récif pouvait se détruire ? Je tombais dans l'eau, l'esprit perdu dans des questions sans fin. Mon corps sombra, espérant que la mort allait me cueillir. C'était obligé. Qui pouvait survivre a une telle chute ?
Mes mains allèrent d'elle même jusqu'à mon ventre pour vérifier l'endroit où j'avais sentis la roche toucher mon corps. Pas une seule blessure. Comment...Non... Non !! Ce n'était pas mon dos qui avait craqué ! C'était le caillou ! Non !!
J'hurlais dans l'eau, des milliers de bulles dansant autour de moi comme pour me narguer alors que je laissais sortir un peu de mon désespoir et de ma peur. J'avais peur de ne pas pouvoir mourir.

Seigneur, tuez moi. Pitié.

Restant sous l'eau, je m'accrochais à des algues pour ne pas remonter, le corps secoué de sanglots. Je devais mourir.

Faîtes moi mourir... S'il vous plaît.

J'expirais le reste d'air qu'il me restait et attendis de nouveau que la mort vienne à moi. J'en profitais pour réciter deux "je vous salue Marie" et quatre "Notre Père". Je me doutais que Dieu ne m'aiderait pas. Il ne supportait pas le suicide. Mais je me disais qu'entre être un monstre ou un suicidé, il trouverait moins insultant que je tente de me tuer.

Je ne sus pas combien de temps je passais sous l'eau. Le soleil se coucha et tout devint noir mais je voyais tout aussi bien qu'en plein jour.
Cela faisait à peine trois jours que j'étais devenu un monstre. Depuis trois jours le feu de l'Enfer brûlait dans ma gorge et me poussait aux pires atrocités.
A mon réveil, j'avais failli entrer dans une maison pour vider de son sang une femme qui s'occupait de ses enfants. Elle sentait si bon... Et ses enfants... Ses deux petits bambins qui mangeaient... Hmmm... Je sentais leurs cœurs battre. Je pouvais même voir l'afflux sanguin dans leurs veines, comme si leurs épidermes étaient translucides. J'avais presque la main sur la poignée, mon regard scrutant les humains par la fenêtre quand je m'étais enfui.
Je ne savais même pas comment j'avais pu résister à ce doux fumet, mais j'étais déjà loin de Londres quand je repris notion de mes pas qui foulaient le sol... Quand je ralentis enfin en prenant la pleine conscience de ce que j'étais devenu. Quand je décidais que je ne pouvais pas vivre ainsi.

Et là, je découvrais que je ne pouvais pas mourir. La falaise était pourtant une bonne idée. La noyade aussi... Je passais la nuit sous l'eau, et au petit matin je me décidais à ressortir, désespéré. J'errais plusieurs jours, empruntant les chemins les moins fréquentés, passant même le plus souvent en pleine forêt ou en plein champs. La moindre odeur me faisait frémir, et je me surprenais à faire parfois plusieurs pas dans la direction d'un village sans m'en rendre compte. Une fois je m'étais tellement approché que j'étais arrivé à la première ferme. J'avais repéré un large couteau et un fusil posé contre le mur, sans surveillance. Courant, je m'emparais des deux, et repartis dans les bois sans respirer pour ne pas être tenté par l'odeur de l'humain qui habitait les lieux.
Le couteau en plein coeur ne fut pas utile.
Le fusil, non plus.
Rien n'écorchait ma peau sauf mes dents, et je ne pouvais pas décemment me manger moi même.
Alors j'errais, âme en peine. J'errais des semaines avant les événements de la grotte de Sherwood et de la biche qui me sauva.

Et tout ça me revenait en mémoire ? Pourquoi ? Parce qu'au fond c'était ce qui m'avait construit ? Cette haine envers moi même. Ce dégoût profond. Cette volonté de ne pas vouloir être ce que j'étais destiné.
Et aujourd'hui j'en créais. J'amenais des êtres humains qui n'avaient rien demandé dans cet abîme. Cette chute sans fin où la mort serait une délivrance... Mais qui n'arrive jamais. Et même encore aujourd'hui, j'avais parfois des périodes, quand la soif était forte... Quand la tentation devenait obsession, où je me maudissais. Mais moins cependant depuis que je sauvais des vies et que je me contrôlais bien plus... Et qu'Edward emplissait le trou béant creusé par la solitude. Oui... Bien moins grâce à Edward. Il m'avait tant apporté... Et moi je ne lui avais apporté qu'une souffrance éternelle.

- Carlisle

J'avais à peine conscience d'être perdu dans mes pensées. Je laissais juste mon esprit vagabonder. Au fond, j'étais toujours ce monstre qui avait voulu boire cette famille.
Il était là. Camouflé sous des tonnes de bons sentiments et la volonté de ne pas tuer. Mais peut être que pour Edward et Mlle Platt, il avait gagné. Il avait obtenu ce qu'il désirait... La pérennité de sa race. N'était-ce pas le but commun à toutes les créatures ?
Je n'aurais pas dû... Je n'aurais pas dû les créer... J'aurais dû rester seul, et continuer à essayer de sauver des vies sans penser à moi. Egoïste.

- Carlisle, s’il-te-plait. Excuse-moi… Je … Je n’aurais pas du dire ça. C’est …

Je ne savais même pas pourquoi il s'excusait. C'était ma décision de l'amener dans ce monde. Ma décision de le faire souffrir et qu'aujourd'hui il se croit sans âme. Ses arguments étaient plus que fondés, d'autant que s'ils étaient faux, ils ne m'auraient pas autant touchés.

- Je ne veux pas que tu t’excuses … C’est moi … Je te suis reconnaissant de m’aider. Tellement …

Il ne voulait pas que je m'excuse... Incroyable. Avec ce que je lui avais fait, il ne voulait pas de mes excuses... Et pourtant c'était un geste impardonnable. Alors oui, pourquoi s'excuser ? Il pouvait bien être reconnaissant que je l'aide... Que pouvait-il être d'autre ? La dessus, j'étais moins pire que celui qui m'avait créé. Je le guidais au moins. Mais ça n'enlevais pas l'horreur de ce que je lui avais fait.

Et soudain je sursautais. Il venait de poser la main sur mon épaule et tout à mes réflexions je ne l'avais pas vu venir. Je me détendis d'un coup comme si par ce geste, il calmait tous les vieux démons qui reprenaient possession de moi.

- Va la retrouver. Tu as autre chose à faire que de t’occuper de moi …

La retrouver ? Oh, Esmée... Oui... En même temps, je ne pouvais rien pour elle, et même si une partie de moi souhaitait ardemment aller la rejoindre, une autre partie ne voulait pas la voir souffrir. La voir souffrir par ma seule faute.
Mais la main d'Edward était rassurante... Les battements de cœur d'Esmée, me ramenaient sur terre un peu plus à chaque seconde.
Maintenant que je les avais créé, ils avaient besoin de moi. Je ne pouvais pas les laisser. Je ne pouvais pas sombrer.

Lentement, très lentement, je levais les yeux vers Edward. Il y avait toujours de la tristesse et de la culpabilité, mais aussi de l'espoir dans mon regard. Celui d'arranger les choses. D'arriver à les guider assez bien pour leur permettre de vivre sans souffrir trop de la soif et de la tentation.
Qui le ferait si ce n'était pas moi ? Je devais être un roc. Etre aussi fort mentalement que je l'étais physiquement. Je savais qui j'étais. Je savais ce que je voulais et aussi que les transformer n'était pas un acte malveillant. Maintenant c'était à eux de comprendre mon choix et de l'accepter... Ou pas...

- Je ne peux rien pour elle dans l'immédiat... Peut être que je peux t'aider toi... Peut être que tu veux parler... Je sais que je suis souvent absent...
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MessageSujet: Re: [1921] Ashland - PV Edward et Carlisle   [1921] Ashland - PV Edward et Carlisle I_icon_minitimeSam 8 Mai - 21:40

Loin. Il était parti très loin. Pourtant, au contact de ma main, il sembla revenir. Vers moi. Et surtout vers elle. Attentif au moindre battement, il avait besoin d’elle. Je ne comprenais pas, mais ce n’était pas grave. Elle me le ramenait. Cependant, il n’irait pas la voir, il avait bien trop peur. Peur de se retrouver face à la douleur de cette femme qui lui importait tant. Face aux horreurs que j’avais décrites. Culpabilité … A chaque pulsation, aux cadences pourtant si irrégulières, propulsant son sang de manière erratique. Non, je ne devais pas y penser. Ô non, j’avais trop peur d’être tenté de nouveau. Rien que de penser à son sang, inondait ma gorge de venin.

Me focalisant de nouveau sur Carlisle, je constatais un changement. Il releva les yeux vers moi. Culpabilité et tristesse ravageaient mon cœur. Je voulus baisser les yeux mais alors, je vis autre chose. Conviction. Espoir. Mon mentor était de retour. Il voulait l’aider. M’aider. Nous guider, comme il avait toujours fait avec moi. Je le vis se charger d’un poids supplémentaire. Nous garder de la soif et de la tentation. Mais maintenant, nous étions deux.

- Je ne peux rien pour elle dans l'immédiat... Peut être que je peux t'aider toi... Peut être que tu veux parler... Je sais que je suis souvent absent...

J’avais envi de partir. J’avais envi de m’éloigner de cet homme à qui je provoquais tant de douleurs. Je venais de le ravager de mes propos, et pourtant, une fois encore il était là. Offrant son aide. Je ne le méritais pas. Oui, il était souvent absent. Pour sauver des vies. Quel homme aurais-je été si je l’avais retenu près de moi alors qu’il pouvait aider ? Être utile. Je retirais ma main de son épaule et reculais de quelques pas, les yeux perdus dans la forêt. Il faisait nuit, pourtant rien échappé à mon regard. Et tandis que ma vue s’égarait au loin, derrière les troncs d’arbres centenaires du bois, je réfléchissais. Je ne pouvais pas partir. Pas en cet instant. Non, si je ne voulais pas définitivement détruire cet homme en face de moi. Je devais rester. Pour qu’il espère de nouveau. Pour que la culpabilité s’efface de ses yeux. Éradiquer les tourments de ses pensées.

Des questions ? Je ne savais pas. Je ne réfléchissais pas trop. J’avais été particulièrement négligeant. Vivant au jour le jour. Me contentant de mes lectures, du piano, et de mes insatisfactions. Il était ma famille, et pourtant, je ne savais pas grand-chose de lui. Ses souvenirs… Sa transformation. Au souvenir de ses pensées, des frissons traversèrent mon corps.

L’horreur de la découverte de sa condition. La soif qui prend corps dans sa gorge. Dans son corps. L’envie d’en finir. Suicide. Cette certitude d’une mort prochaine. Le sentiment de liberté qui précède l’acte, liberté de choisir sa mort. De ne pas être un monstre. L’incompréhension lors de la chute. L’absence de douleur. La compréhension, bien plus terrible que n’importe qu’elle souffrance. Une torture bien plus grande encore. La fin de l’espoir. Et cette soif qui malgré tout ne s’en va jamais réellement. L’envie de mourir encore. La noyade, les suppliques au Seigneur qui pourtant restent sourdes, perdues dans les méandres de son esprit. Tentatives après tentatives. Désenchantement après désenchantement. La fin d’une vie. Et toujours cette soif, poussant à bout. Ô comme ça avait été dur pour lui. Errer, en sachant qu’il ne pouvait rien faire d’autre. Errer, en ayant peur de tuer. Errer … Jusqu’à cet accident. Qui pourtant fut son salut. La biche, qui de son sang, calma la brûlure de sa gorge.

Je revenais à moi, quittant ses souvenirs, plus abattu encore. Abattu et tellement impressionné. C’était si dur pour moi de lutter. Lutter contre la tentation, le monstre au fond de moi qui me criait tous les jours de tuer. De planter mes crocs dans la chair humaine. De vider de son sang de pauvres innocents. Mettre fin à ses cadences régulières. Goûter ses fumés délicats. Ô comme ce serait bon en effet. Mais je résistais. Pour l’instant je résistais. Et c’était grâce à lui. A ses conseils, et ses explications. A cette alternative qu’il m’avait proposait. Ses enseignements. Si les citoyens de cette ville rentraient tous chez eux le soir, c’était grâce à lui. Et lui… Lui, il avait été tout seul. Comment avait-il fait ? Comment avait-il pu résister ? Et même après avoir trouvé cette possibilité, ce régime qui faisait de nous des étrangers dans notre propre espèce. Même après ça, comment avait-il fait pour lutter ? Pour se battre chaque jour avec ce qu’il était ? Résister au sang humain et devenir médecin ? Je ne savais pas. Et chaque interrogation qui éclatait dans mon esprit, me faisant voir ô combien cet être était exceptionnel, chaque interrogation tentait à souligner au combien j’avais été cruel. Punissable. Damnable. Un monstre.

Je baissais la tête. J’espérais faire passer mes réactions pour de la simple réflexion. Si seulement j’avais su ce que c’était, je ne me serais peut être pas emporté comme ça… Mais j’y travaillerais. J’y travaillerais dur. Pour être celui qu’il voulait que je sois. Seulement, je ne serais jamais comme lui … Comment pourrais-je l’être ? Quand il m’était si dur de résister … Je ne serais jamais assez bon pour lui …

- Co … Comment as-tu fait ? Tu … as résisté … Nous n’en avons jamais parlé … Je ne savais pas … Je suis si désolé de ce que je t’ai dit. Désolé de ce qui t’es arrivé … Désolé pour tout …, dis-je, presque implorant.

Relevant les yeux vers lui, je lui dis :

- Je veux essayer d’être meilleur. Vraiment … Mais je ne serais jamais comme toi. Pardonne-moi… Mais comment peux-tu résister comme ça au sang humain ? Qu’est-ce qui t’es arrivé ? demandais-je alors.

Je ne savais pas grand-chose de ce qui l’avait forgé. Ses doutes. Ses peines. Son histoire. Il ne m’avait dit que le plus important pour moi. Il ne s’était jamais étendu sur lui. Et maintenant, où un lien forgé dans la douleur nous unissait aujourd’hui, maintenant je voulais en savoir plus. Parce qu’il était tout pour moi aujourd’hui. Et parce que, peut être, au milieu de son histoire, je trouverais un moyen d’être meilleur. Peut être, trouverais-je un moyen d’être digne de lui.
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MessageSujet: Re: [1921] Ashland - PV Edward et Carlisle   [1921] Ashland - PV Edward et Carlisle I_icon_minitimeDim 16 Mai - 16:28

Il mit du temps à me répondre. Je le vis se reculer et se perdre quelques instants dans la contemplation de la forêt sombre. Je me demandais quelles pouvaient être ses pensées. Je me rendis soudain compte qu'il devait avoir vu tout ce qui m'était revenu à l'esprit. Toute cette douleur. Toute cette haine de soi même. Allait-il m'en parler ? Revoyait-il son jugement juste pour quelques images de souffrance ? Il était vrai que je ne lui avais jamais raconté que des bribes de mon passé. Comment j'étais arrivé à me nourrir d'animaux... Le pourquoi aussi, mais succinctement, sans entrer dans les détails désespérants tel qu'il avait pu le voir aujourd'hui. Je n'étais pas quelqu'un qui aimait montrer ses émotions. Je gardais toujours tout. Peut être était-ce mon éducation, peut être ma nature profonde. Peut être aussi ces siècles de mensonges... En tout cas je n'aimais pas reparler de tout cela. Les souvenirs remontaient, et venaient encore me poignarder même après tout ce temps. Et puis surtout, je ne voulais pas que l'on me prenne en pitié. J'étais plutôt satisfait de ce que j'étais devenu aujourd'hui, et je n'y serais pas arrivé sans avoir vécu tout ce par quoi j'étais passé.

Je ne me rendais pas pleinement compte de l'horreur de ces souvenirs. Ils faisaient tellement partie de moi. Et avec la mémoire que nous avions, qui n'oubliait pas la moindre seconde, j'avais eu tellement l'occasion de les ressasser. Mais je me rendis compte à l'expression d'Edward à quel point ils pouvaient être terrible. Seul Aro connaissait la totalité de ce qu'il s'était passé. Et peut être Marcus et Caius s'il leur avait raconté. Mais il avait été tellement discret sur ce qu'il avait vu que c'était la première fois que je voyais une réaction à ceux ci.
Il semblait atterré. Atterré et profondément triste.

- Co … Comment as-tu fait ? Tu … as résisté … Nous n’en avons jamais parlé … Je ne savais pas … Je suis si désolé de ce que je t’ai dit. Désolé de ce qui t’es arrivé … Désolé pour tout …,

Le ton de sa voix me fit frémir. La voilà cette pitié dont je ne voulais pas. Dans un doux soupire, je soufflais:

- Ne le sois pas Edward... C'est du passé...

Il me regarda et j'essayais de lui sourire. Ses mots sonnaient si vrais. Comment pourrais-je lui en vouloir de dire la vérité. Après tout nous étions des monstres. Plus évolués peut être. Mais cela ne changeait pas notre nature profonde. Et ne pas comprendre pourquoi j'avais soudainement décidé de transformer Mlle Platt... Etait-ce le vampire ou l'homme qui avait décidé ?

- Je veux essayer d’être meilleur. Vraiment … Mais je ne serais jamais comme toi. Pardonne-moi… Mais comment peux-tu résister comme ça au sang humain ? Qu’est-ce qui t’es arrivé ?

Qu'est ce qui m'était arrivé ? Vaste question... A laquelle je mis plusieurs secondes à répondre. Par où commencer ?

- Mon père était un pasteur respecté à Londres...

Cette phrase aurait pu se suffire à elle même s'il connaissait un peu le contexte de l'époque. Je souris faiblement, bougeant légèrement pour ne laisser que mon épaule appuyé contre l'arbre, dans une attitude très humaine. Je croisais les bras pour paraître décontracté mais je gardais les yeux baissés comme si j'avais honte.

- Il avait fait une mission personnelle d''éradiquer le mal. Vampires, sorcières et monstres en tout genre. Il en voyait partout et crois moi, bien des gens sont passés au bûcher pour avoir eu une poussée de bouton ou une toux persistante.

Je n'osais pas remonter les yeux. Ce n'était pas ma faute, et pourtant je n'avais rien fait pour l'arrêter. Je l'avais suivi à l'époque... Cherchant toujours son approbation... Son amour...

- Et puis l'âge le rattrapant, il m'a donné son fardeau. Je faisais de mon mieux mais je n'avais pas d'aussi bons résultats que lui. Je n'arrivais juste pas à voir ces gens pour ce qu'ils n'étaient pas. Et puis à force de chercher j'ai trouvé de vrais vampires...

Je soupirais. De nouveau les images me revenaient en mémoire. Le froid de cette soirée. L'adrénaline qui monte dans les veines. Le murmure des villageois qui me faisaient confiance pour m'aider à ôter la vie de ces monstres. J'étais tellement sûr de faire la chose juste. Et j'étais tellement sûr que nous pouvions les vaincre.

- J'étais assez crédule. Les vampires brûlaient au soleil et avaient peur du feu... J'eus un petit rire sans joie. C'était bien connu... Quoiqu'il en soit, bien entendu ils nous ont entendus arriver. Ils ont dû se sentir acculé et ils sont sortis pour s'échapper. Avec ce que je sais aujourd'hui, je ne comprend pas vraiment pourquoi sauf pour protéger le secret de leur existence... Mais à l'époque ce n'était pas encore une préoccupation majeure... Enfin... La plupart ont disparu en quelques secondes mais un d'entre eux semblait courir moins vite. Aujourd'hui encore je ne sais pas pourquoi. Même après de long mois de jeun, je parvenais à courir donc... Probable qu'il voulait nous attirer. Enfin il...

Je laissais mon esprit lui montrer ce que ma gorge serrée ne parvenait pas à laisser passer. La poursuite. Moi, si sûr de moi et presque déjà fier d'avoir attrapé un vrai vampire. Et puis cette impasse. Et l'horreur de voir deux de mes compagnons se faire tuer devant moi. Et de savoir que j'étais le prochain. La terreur. Le doute entre faire mon devoir et sauver ma vie. La peur de décevoir encore... remplacée aussitôt par celle de mourir alors que déjà les crocs se refermaient sur mon cou. La douleur...
Je clignais des yeux plusieurs fois pour m'obliger à revenir, laissant mon corps meurtri sur le pavé, secoué de convulsions, au fond de ma mémoire. Je ne voulais pas qu'il revive ça. Une fois c'était bien assez.

- Je me suis caché. Au début c'était pour ne pas que le vampire me retrouve. Je pensais que la douleur allait s'estomper. Mais bien au contraire et rapidement je me suis plus caché encore car je savais que si mon père me retrouvait, il me ferait brûler. J'avais été sali, vois-tu ?

Je déglutis difficilement. Il était probable que cette éducation qu'il m'avait donné lui avait sauvé la vie. Qu'aurais-je fait, si je m'étais réveillé en sa présence ? Cela aurait pu tout changer...

- Lorsque j'ai ouvert les yeux, tout était tellement différent. Je pense que ça doit encore être frais dans ton esprit. Et j'ai eu la nausée de comprendre ce que j'étais. Devenir ce que j'avais haï toute ma vie... Dieu ne pouvait pas plus me punir...

Enfin, je trouvais la force de lever les yeux. J'observais ses réactions en me faisant la réflexion que raconter cette partie de ma vie n'étais pas aussi difficile que je me l'étais imaginé. C'était si loin derrière moi à présent. Et le ressenti que j'avais si longtemps eut contre mon père n'était plus qu'un vague souvenir tiraillant légèrement mes entrailles.

- Le reste, tu le sais dans les grandes lignes. Il ne m'est rien arrivé de plus qu'une haine profonde envers moi même. Je ne voulais pas être comme ce que le monstre au fond de moi voulait que je sois. Je me battais contre eux depuis l'âge de 12 ans, je ne pouvais pas perdre contre moi même. Et puis je voulais tellement mourir... Résister au sang est devenu comme une punition que je m'infligeais pour le faire céder... Mais je faiblissais en même temps que lui. Et puis cette biche... J'ai eu si peur tu sais. D'avoir abandonné. Et au fur et à mesure je me suis raccroché à cette immortalité. J'ai commencé à la voir comme un don plutôt qu'une malédiction. Puisque je pouvais survivre sans tuer d'humains, je pourrais peut être vivre en les aidant.

Je m'approchais de lui lentement.

- Je pense que le temps permet de tout surmonter. Il m'a fallut plus de deux siècles...

Avec un petit sourire je posais une main sur son épaule. Voilà si longtemps que je n'avais pas parlé de tout cela. Au fond de moi je m'insultais de ne pas l'avoir fait avant. De lui avoir montré juste le chemin sans lui expliquer les raisons de ce choix.

- Tu sais Edward, je ne te demande pas d'être comme moi. Je n'attend rien de ta part. Je veux dire, l'affection que je te porte ne changera pas si tu décides de te nourrir d'humain. J'essaie juste de te montrer une voie moins affreuse que celle que notre nature nous incite à prendre. Aujourd'hui, j'oublie parfois ce que nous sommes avant tout. C'est pour cela que je vous ais transformé. Parce que j'ai probablement perdu la notion de bien et de mal et que je suis trop égoïste pour me souvenir à quel point c'est difficile les premières années. Mais tu y arriveras. Si tu le veux vraiment, tu y arriveras.
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MessageSujet: Re: [1921] Ashland - PV Edward et Carlisle   [1921] Ashland - PV Edward et Carlisle I_icon_minitimeMar 15 Mar - 22:09

... Un moyen d’être digne de lui. Oui. Je devais trouver dans ses paroles les réponses à mes questions. Je devais trouver dans ses paroles, le moyen de changer, le moyen de devenir fort, puissant et implacable face au monstre qui n’était que trop présent en moi. Le silence qui suivi ma question ne fit que raffermir mon envie d’agir. Faire quelque chose, et le faire correctement pour une fois.

Vastes questions que j’avais posées. Et difficile d’y apporter des réponses. Pourtant, il fini par s’élancer.

- Mon père était un pasteur respecté à Londres...

Toute mon attention était focalisée sur lui. Ses paroles. Ses pensées. Ses mouvements. Seuls ses yeux me restaient interdits lorsqu’il adopta une posture d’apparente décontraction, appuyé contre un arbre, la tête baissée. Avait-il peur de mes réactions ? Avait-il honte de son histoire ? Après ce que j’avais aperçu plus tôt, toute cette souffrance, toute cette volonté, comment pouvait-il avoir honte ? Mais je ne doutais pas que ce devait être difficile d’aborder ce sujet. C’est pourquoi je ne disais rien. C’est pourquoi, je ne bougeais pas. J’écoutais.

Un sourire quitta ses lèvres à ses propos. Moi, je réfléchissais, tentant de me souvenir du contexte de l’époque. C’était le temps de la chasse aux sorcières. Tant d’innocents amenés au bûcher…

- Il avait fait une mission personnelle d''éradiquer le mal. Vampires, sorcières et monstres en tout genre. Il en voyait partout et crois moi, bien des gens sont passés au bûcher pour avoir eu une poussée de bouton ou une toux persistante.

Une légère grimace tordit mes lèvres un instant. Je comprenais ses croyances. J’imaginais la réaction qu’il avait eue à la découverte de sa condition. Je me souvenais trop bien l’horreur dans laquelle la compréhension de mon état m’avait plongé. Et pourtant, j’étais issu d’une famille traditionnelle, d’une époque moderne, où les histoires de sorcières et de vampires ne servaient qu’à apeurer les bambins turbulents.

Et ses yeux toujours qui me fuyaient. Je ne voyais rien dans ses propos qui le justifie. C’était un autre temps. D’autres croyances. C’était son père. Il se devait de le suivre. A cette pensée, la dispute que j’avais eu avec mon père avant qu’il ne meurt ressurgi en moi, fantomatique mais présente malgré tout. Comme je m’étais senti petit face à sa colère. Tel un petit garçon. Je ne voulais pas le suivre. Je voulais m’engager dans l’armée, me battre pour mon pays, pour aider à établir la paix. Lui était contre bien sur. Et où tout ceci m’avait-il mené ? Mon père était mort quelques jours plus tard, emportant dans sa tombe le souvenir d’un fils désobéissant et ingrat. Non, c’était son père. Il se devait de la suivre.

- Et puis l'âge le rattrapant, il m'a donné son fardeau. Je faisais de mon mieux mais je n'avais pas d'aussi bons résultats que lui. Je n'arrivais juste pas à voir ces gens pour ce qu'ils n'étaient pas.

Même si la transformation amplifiait notre personnalité, pour le bon comme pour le mauvais, il n’y avait pas de radicales modifications de nos valeurs. Ainsi, ses idées actuelles me donnaient un bon aperçu de la difficulté que ça avait du être pour lui. Partagé entre ses plus profonds désirs, celui qu’il était, et le souhait de plaire à un père. Son père. La recherche d’affection. Plus que ça, la recherche d’amour. Vouloir que le père soit fier du fils qu’il avait.
Et puis à force de chercher j'ai trouvé de vrais vampires...


Je ne devinais que trop bien le dénouement du récit. Et pourtant, la vérité était bien pire. Pire oui, car alors qu’il me racontait son histoire, les souvenirs remontaient à la surface. Alors qu’il racontait son histoire, je le suivais dans les recoins de son esprit. Il revivait la scène. Moi aussi.

La dernière visite à son père. Les armes de la famille bénites par son père. L’épée, d’un éclat froid. Le froid de la nuit. L’excitation qui propulse le sang à des vitesses folles dans tout le corps. Les battements de son cœur qui s’accélèrent alors que la foule des villageois le suit à travers les rues. Confiance. Ô oui, toute cette confiance qui lui donnait des ailes. Ils allaient trouver les vampires, et ils allaient les tuer.

- J'étais assez crédule. Les vampires brûlaient au soleil et avaient peur du feu...

Un faible sourire, à l’unisson du sien, apparut sur mes lèvres. Si les choses avait été si simple …

- Quoiqu'il en soit, bien entendu ils nous ont entendus arriver. Ils ont dû se sentir acculé et ils sont sortis pour s'échapper. Avec ce que je sais aujourd'hui, je ne comprend pas vraiment pourquoi sauf pour protéger le secret de leur existence... Mais à l'époque ce n'était pas encore une préoccupation majeure... Enfin... La plupart ont disparu en quelques secondes mais un d'entre eux semblait courir moins vite. Aujourd'hui encore je ne sais pas pourquoi. Même après de long mois de jeun, je parvenais à courir donc... Probable qu'il voulait nous attirer. Enfin il...

Je cessais de respirer, alors qu’on arrivait au dénouement d’une vie. Celle de Carlisle. L’homme, le fils. Les mots ne venaient plus, tellement le souvenir était encore douloureux pour lui aujourd’hui. Et moi je me sentais coupable d’avoir ravivé le passé. Et moi, je me sentais petit, face à cet être qui avait vécu tant de choses. Je n’avais pas le droit de me plaindre. La gorge serrée, ce sont ses pensées qui me racontèrent la suite, avec tant de détails… Comme si c’était arrivé hier.

Il avait poursuivi le vampire. Il n’avait pas de doutes, ils allaient l’attraper. Son père serait si fier de lui… Et voilà, le moment était là. La créature était prise au piège. Oui, l’impasse. Ils étaient trois et le vampire, lui, était seul, et aucun moyen de s’échapper ne s’offrait à lui. Pourtant … Ses deux alliés se faisaient déjà vider de leur sang, dans une scène qui le remplissait d’horreur. Et déjà, la vérité lui apparaissait claire : il serait le suivant. Ils n’attraperaient pas de vampire ce soir. Et malgré la peur viscérale qui emprisonnée son corps à l’idée de se voir vider de sa vie, il ne bougea pas, car là était son devoir. Il ne voulait pas décevoir … Et déjà la bouche du monstre épousait son cou. Les crocs. La douleur. Ô oui, la douleur qui se mélangeait à la mienne. Dans une autre vie. Dans un autre temps. Effroyable…

Il fit une pause, perdu entre deux mondes. Celui d’alors. Et de maintenant. Aux images de la forêt se mélangeaient sa souffrance, le pavé qui embrassait sa joue alors qu’il était secoué de convulsions …

Il fit barrage à ses souvenirs. Sans doute cherchait-il à me ménager, et je lui en étais reconnaissant. La suite m’était familière. L’envi de mourir, plus forte que tout au monde. La brûlure du venin se propageant en nous … Moi aussi je stoppais mes souvenirs et me reconcentrais sur Carlisle. Je me rendis compte que je frissonnais.

- Je me suis caché. Au début c'était pour ne pas que le vampire me retrouve. Je pensais que la douleur allait s'estomper. Mais bien au contraire et rapidement je me suis plus caché encore car je savais que si mon père me retrouvait, il me ferait brûler. J'avais été sali, vois-tu ?

Ô comme ça avait du être dur. Devoir affronter la vérité. Cette vérité qui rendait tout autre chose … futile, tant cette simple idée était insupportable. Invivable. Devoir affronter la vérité. Et devoir l’affronter seul. Craindre ce qu’on était en train de devenir. Et craindre ceux qu’on avait aimés. Je hochais la tête sombrement.
Il déglutit avec difficulté.

- Lorsque j'ai ouvert les yeux, tout était tellement différent. Je pense que ça doit encore être frais dans ton esprit.

Comme je comprenais. Comme je m’en souvenais. Souvenir récent. Cicatrice sensible, brulante.

- Et j'ai eu la nausée de comprendre ce que j'étais. Devenir ce que j'avais haï toute ma vie... Dieu ne pouvait pas plus me punir...

Il n’avait pas été épargné. Et pourtant, après tants d’épreuves, il était devenu cet être unique. Bienveillant. Que cela voulait-il dire ? Son histoire avait forgé l’homme qu’il était aujourd’hui. Suite d’épreuves qui mettaient une pierre à l’édifice.

Je ne serais jamais comme lui. Outre l’extrême compassion qui le rendait si singulier, je n’avais pas vécu les mêmes choses. J’avais eu une enfance aisée. Une transformation douloureuse, oui, mais la transformation n’était-elle pas toujours douloureuse ? Je n’avais jamais été seul. Car il était là, toujours là pour supporter mes caprices. Mes reproches. Que faire quand tant de choses nous séparaient? Il en était arrivé là par l’horreur que son éducation, ses valeurs et sa personnalité avaient développés pour cette bête qui avait pris place en lui. Moi je n’avais que des valeurs et un caractère pour me soutenir. Non ce n’était pas vrai. Je l’avais lui. Le pilier de mon existence. Et tenter de devenir aussi bon que lui était un objectif des plus difficiles à atteindre.

Tant de reproches avaient quitté ma bouche auparavant. Tant de reproches qui, je le savais, percutaient les barrières de son esprit, l’ébranlant alors que ça n’était pas nécessaire. Comment après tant de siècles, se souvenir de la difficulté de la transformation. De la soif. Comment après des siècles, ne pas nourrir l’espoir de trouver compagnie ? Comment après tant de temps, lui reprocher un peu d’égoïsme ? Il avait droit à une vie meilleure. A moi donc, de ne pas craquer. A moi de le soutenir, si maigres soient mes capacités.

Et voilà, l’un des objectifs dont il parlait précédemment. Il n’était pas suffisant je le savais, mais c’était un début. Ne pas craquer, car il avait besoin de moi. Ne pas l’accabler car il avait besoin d’elle. Oui, elle qui était toujours sur notre canapé, secouée de spasmes douloureux, à l’orée de sa nouvelle vie. Je n’étais pas d’accord avec ce qu’il avait fait, mais je l’accepterais. Pour ce qu’il était. Et ce qu’il avait fait. Je n’éprouvais aucune pitié pour lui. Juste la fierté de partager sa vie. J’étais impressionné.

Il releva la tête, m’observant. Je ne savais pas trop ce que révélait mon visage. Horreur face à ses propos ? Détermination ? Culpabilité ? Oui, j’étais coupable. Coupable de l’avoir poussé à bout. Coupable d’avoir été déçu. Déçu de moi-même. Moi, toujours moi. Mais nulle colère à cet instant. Juste un profond abattement qui se répandait de plus en plus. Je réfléchissais, alors que les souvenirs se mélangeaient en moi, s’imprégnant dans chaque cellule de mon corps. Les siens, les miens. A jamais.

- Le reste, tu le sais dans les grandes lignes. Il ne m'est rien arrivé de plus qu'une haine profonde envers moi même. Je ne voulais pas être comme ce que le monstre au fond de moi voulait que je sois. Je me battais contre eux depuis l'âge de 12 ans, je ne pouvais pas perdre contre moi même. Et puis je voulais tellement mourir... Résister au sang est devenu comme une punition que je m'infligeais pour le faire céder... Mais je faiblissais en même temps que lui. Et puis cette biche... J'ai eu si peur tu sais. D'avoir abandonné. Et au fur et à mesure je me suis raccroché à cette immortalité. J'ai commencé à la voir comme un don plutôt qu'une malédiction. Puisque je pouvais survivre sans tuer d'humains, je pourrais peut être vivre en les aidant.

Je connaissais cette partie de l’histoire. La biche. Cette découverte fabuleuse. Fabuleuse quand elle permettait à une créature sanguinaire de faire amende honorable. Fabuleuse quand elle permettait à cet être de garder en lui plus d’humanité que bien des hommes. Fabuleuse … Oui. Il avait accumulé tant de connaissances, et maintenant il s’en servait au profit des gens dans le besoin. Quel humain pouvait prétendre être plus respectable que cette personne ?

- Je pense que le temps permet de tout surmonter. Il m'a fallut plus de deux siècles...

L’idée de devoir lutter arme au poing, pied après pied pendant deux siècles me donnait un peu le vertige. Mais il y avait toujours un espoir. Espoir que la brûlure de la gorge me dévore un peu moins avec le temps. Espoir que mes comportements passés s’effacent au profit de nouveaux, meilleurs. L’espoir d’être moins monstrueux que je ne l’étais aujourd’hui. Il fallait que j’y crois, car je ne pouvais en vouloir à cet homme. Je ne pouvais pas...

Il s’approcha et, un timide sourire aux lèvres, posa sa main sur mon épaule. Je ne cherchais plus à me dégager. Mes yeux plongèrent dans les siens rouges et féroces. Je savais que derrière, il était plus. Il était bon. Aussi, après un instant de réflexion, j’allais poser ma main sur son épaule, en réponse à son geste. Je me détendis légèrement.

- Tu sais Edward, je ne te demande pas d'être comme moi. Je n'attend rien de ta part. Je veux dire, l'affection que je te porte ne changera pas si tu décides de te nourrir d'humain.

Mon front se plissa à ses paroles. Il semblait tellement sincère. Mais … Je ne voulais pas me nourrir d’humains, je n’avais jamais voulu être un monstre. Je … C’était juste comme ça que nous étions supposés être. L’idée de planter mes dents dans la gorge d’un homme me répugnait autant qu’elle régalait la bête en moi. Et ce combat intérieur incessant et bruyant, assombrissait mon esprit. Tiraillait mes pensées jusqu’à l’altération de mon jugement. Me rendant aveugle à la réalité de ma vie.

- J'essaie juste de te montrer une voie moins affreuse que celle que notre nature nous incite à prendre.

Je hochais la tête. Je connaissais ces paroles, je connaissais ses croyances. Je les partageais.

- Aujourd'hui, j'oublie parfois ce que nous sommes avant tout. C'est pour cela que je vous ais transformé…

Quand on le voyait, les choses semblaient si simples à mettre en oeuvre. Après des siècles d’efforts, et des siècles de solitude, il avait voulu partager son monde. C’était compréhensible.

- Parce que j'ai probablement perdu la notion de bien et de mal et que je suis trop égoïste pour me souvenir à quel point c'est difficile les premières années. ..

Je remuais vigoureusement la tête. Non, je ne voulais pas qu’il s’en veuille. Je n’aurais jamais du prononcer ces paroles. Je le pensais sincèrement. Créer des vampires était dangereux. Être un vampire … La vie était cruelle. Mais comme pour toutes règles il y avait des exceptions. Carlisle en était une. Aucune barbarie, insensibilité. Aucun homme mort dans son sillage. Même avec ses yeux rouges qui m’horrifiaient tant, il restait … lui. Il avait le droit à un peu d’égoïsme. Pour une fois dans son existence.

- Mais tu y arriveras. Si tu le veux vraiment, tu y arriveras.

Je ne savais pas s’il exprimait ses souhaits tout haut ou s’il en était persuadé. Je ne savais pas si j’y arriverais. Mais je devais tenir. Car si réellement j’y parvenais, je serais moins inhumain qu’aujourd’hui. Si j’y parvenais, je pourrais le soutenir. Le rendre fier. Et qui sait peut être, trouver un sens à mon existence.

Je souriais, peu convaincu. Ce n’était pas que je n’avais pas foi en lui. Mais … je n’avais pas foi en moi. Et alors que la soif me tiraillait plus encore que mes remords, je ne pouvais me persuader de ses propos.

Il fallait que je lui dise quelque chose. Chose que j’aurais du dire il y a longtemps. Mais qui ne m’apparaissait claire que maintenant, avec quelques années de retard. Il fallait qu’il comprenne. Mon discours précédent n’avait rien à voir avec une quelconque rancœur que je pouvais éprouver à son encontre. Non j’avais exprimé mon idéologie à voix haute, l’envie du sang rougissant ses pupilles alimentant perversement mes sombres pensées. Pourtant à aucun moment je ne lui en avais voulu pour ce qu’il m’avait fait. Pour m’avoir fait. La vie était mal faite, voilà tout.

- Je …, dis-je hésitant. Je soupirais bruyamment.

- Tu dois comprendre … Je ne t’en veux nullement de m’avoir … transformé. Jamais.

Je le lâchais et me retournais, regardant ailleurs, à la recherche de … quelque confession.

- Je veux dire … Tu as été bon avec ma mère. Tu m’as … sauvé. Et puis … Tu m’as gardé avec toi. Tu aurais pu me laisser mourir sans t’en soucier. Tu aurais pu me lâcher en ville sans une parole. Mais non … Je te suis reconnaissant. Et j’espère pouvoir un jour te rendre ce que tu m’as donné.

J’essayais de me confesser à lui mais je n’avais pas l’habitude des grandes déclarations. Spécialiste pour entendre les pensées des gens, je n’étais pas accoutumé à dévoiler les miennes. Et plus que ça, la soif avait ranimé le brasier de ma gorge. Maintenant que ma colère, mon horreur et tous mes sentiments face aux évènements de la journée étaient passés, ma soif qui était déjà bien présente au matin, devenait de plus en plus puissante, recouvrant mes pensées d’un voile rouge, m’empêchant de réfléchir pleinement.
Dépité par ce besoin toujours si fort en moi, je soupirais.

- Je suis désolé …

Me retournant de nouveau vers lui, j’hésitais un instant, ne voulant pas perturber le léger équilibre que nous avions retrouvé. Cependant, ne voulant pas risquer de perdre tout contrôle, je lui dis :

- Je crois que j’ai besoin de chasser… Veux-tu venir avec moi ou …

Je ne prononçais pas la suite :

Ou tu es trop gorgé de sang humain pour apprécier le fumé grossier de quelques herbivores ?

D’un sourire, plus proche de la grimace que du véritable sourire du fait de sa brièveté, je l’invitais à venir avec moi, comme pour enterrer définitivement la hache de guerre que j’avais déterré plus tôt.
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[1921] Ashland - PV Edward et Carlisle Empty
MessageSujet: Re: [1921] Ashland - PV Edward et Carlisle   [1921] Ashland - PV Edward et Carlisle I_icon_minitimeSam 2 Avr - 0:47

Il m'avait été difficile de lui ouvrir mes pensées et mon passé. Moins pénible que je ne l'aurais cru cependant. L'ennui était d'avouer ses faiblesses. Avouer que je n'avais pas été aussi fort que je ne l'étais aujourd'hui. Avouer que j'avais abandonné tant de fois. Que j'avais essayé si fort de tout laisser tomber !
Seule notre invulnérabilité m'avait forcé à me forger un caractère de battant. Parce que je n'avais pas le choix. Et aujourd'hui, je transmettais sans réfléchir cette condition d'esclave.

Je refoulais mes pensées pour me concentrer sur son visage. J'avais remarqué ses réactions lors de mon récit, mais j'avais tenu à aller jusqu'au bout. Il le fallait. Il le fallait pour qu'il comprenne ce par quoi j'étais passé.
Etait-ce pour m'absoudre de mes actes récents ? Je ne le savais pas. Mais en tout cas, je voulais le convaincre que l'on pouvait vivre mieux que ce que le destin nous prévoyait.
Et son visage était passé par tout un tas d'expression. De l'effroi en voyant ce qu'avait été ma vie, à la compréhension, puis à la honte. Je ne comprenais pas bien cette dernière. Il n'avait pas à avoir honte de quoi que ce soit. Ses paroles, si blessantes soient-elles, comportaient une grande trace de vérité. Je ne pouvais l'en blâmer.

Je savais au fond de moi qu'il arriverait à vaincre ses démons. Je savais aussi que je serais là jusqu'à temps qu'il n'ait plus besoin de moi. Je serais toujours là pour lui, peu importait les doutes qui l'assaillaient parfois.
Je fut honoré qu'il ne cherche plus à fuir mon contact, encore plus qu'il y réponde. J'esquissais un sourire. Nous allions trouver une solution. Sans aucun doute.

Je sentais qu'il voulait répondre à mes propos. Je m'étonnais encore moi-même de ma grande éloquence, moi qui gardait tout au fond de moi habituellement. Et il était aussi laborieux pour lui de se livrer. Je lui en laissais donc tout le temps, attendant patiemment qu'il prenne la parole.

- Je …Tu dois comprendre … Je ne t’en veux nullement de m’avoir … transformé. Jamais.

Je soupirais profondément malgré moi. Seigneur, savait-il seulement ce que ses paroles voulaient dire pour moi ? Combien j'avais douté ? Combien j'avais cru parfois qu'il me détestais de lui avoir fait cela ? Combien je m'étais abhorré moi-même ?
Nous détournâmes les yeux en même temps, gênés et l'imitant, mon bras retomba doucement le long de mon corps. Les confessions n'étaient pas notre fort.

- Je veux dire … Tu as été bon avec ma mère. Tu m’as … sauvé. Et puis … Tu m’as gardé avec toi. Tu aurais pu me laisser mourir sans t’en soucier. Tu aurais pu me lâcher en ville sans une parole. Mais non … Je te suis reconnaissant. Et j’espère pouvoir un jour te rendre ce que tu m’as donné.

Je souris doucement. Il m'avait tellement donné déjà, et il n'en avait même pas conscience. Il m'avait même plus donné que ce que je lui avais offert. Au départ, je n'avais fait que mon travail, puis j'avais juste exhaussé le dernier souhait d'une mourante. Je m'étais créé un compagnon, comment diantre, aurais-je pu le laisser seul ? Moi qui connaissais si bien les affres de l'abandon.
Cependant, même si je ne pensais pas mériter des remerciements, j'étais apaisé de savoir ce qu'il pensait.

- Edward... Ne me remercie pas... Tu ne me dois rien....
- Je suis désolé…
- De ?

Lorsqu'il se tourna vers moi, ses yeux d'ébènes captèrent aussitôt mon regard. Je n'y avais pas fait attention jusque là... Seigneur, il avait si soif... Et j'avais amené Esmée... Qu'avais-je fait ?

- Je crois que j’ai besoin de chasser… Veux-tu venir avec moi ou …
- Bien sur.

La réponse était venue sur mes lèvres avant même que je n'y réfléchisse. De toute manière, je ne pouvais rien pour Esmée pour le moment, et du reste, je préférais demeurer encore quelque peu loin d'elle pour ne pas être tenté à nouveau. Je pourrais, aussi en profiter pour me "rincer" la bouche de ce sang humain qui persistait sur mes papilles et qui faisait jubiler le monstre en moi.

Nous nous mîmes à marcher d'une bonne allure, nous enfonçant de plus en plus dans la forêt. Le printemps avait déjà bien étendu ses bras florissants. La verdure était partout, et les fleurs de plus en plus nombreuses, rendaient ses beaux jours à la forêt. Des senteurs agréables, des couleurs magnifiques envahissaient l'environnement. Tout semblait renaître autour de nous.
Tout en marchant, je fis jouer tous mes sens. J'écoutais et reconnaissais la plupart des chants d'oiseaux, me détendais à l'écoute du vent qui passait entre les feuilles. Je percevais les multiples bruissements qui parcouraient la forêt grâce aux centaines d'animaux qui la rendait si vivante. Nous ne pouvions nous nourrir que de peu, mais cela ne les rendait pas moins intéressants à mes yeux. Je pouvais passer des heures à observer les fourmis si nombreuses sous nos pieds ou les insectes aussi divers qu'abondants. J'aimais m'amuser à reconnaître les rongeurs comme les ragondins, les musaraignes ou les mulots. Je connaissais parfaitement chaque espèces d'herbivores puisque la plupart étaient nos proies: daims, élan, cerf, caribous.
Et bien sur, nous débusquions quasiment sans effort chaque carnivore, les belettes, les putois, les renards, et bien plus intéressant, les loups, pumas et chats sauvages que nous trouvions dans des endroits un peu plus reculés de la ville.
Notre plat de choix restait cependant, l'ours. Au niveau de la satiété et de l'excitation de la chasse, il restait la proie préférée. Un ours suffisait le plus souvent quand deux ou trois autres proies étaient nécessaires.

Une douce odeur de sang vint jusqu'à mes narines alors que j'essayais de profiter de l'instant apaisant. Certes le monstre venait de goûter à un sang bien plus attrayant que celui-ci, mais il n'empêchait qu'habitué par la force des années, cette simple stimulation olfactive suffisait à le réveiller.
Presque malgré moi, j'inspirais profondément pour apprécier toute la saveur de ce parfum d'hémoglobine.... Détestable. Je voulais retourner dans la maison. Je voulais terminer le repas délicieux que j'avais commencé. Mais non, je m'obligeais à me concentrer sur ce sang. Car c'était le seul que je m'autoriserais à boire pour un long moment. Je n'avais pas l'intention de créer encore un nouveau vampire de toute manière....

Je suivis Edward. Il avait plus soif que moi et l'idée de la chasse était la sienne, aussi j'estimais qu'il devait choisir le repas. Apparemment, il n'avait pas envie de trop s'éloigner - et je l'en remerciais- car il choisit les mêmes proies que je venais de sentir.
Je me laissais distancer toutefois. J'aimais ma propre tranquillité lors de la mise à mort, et surtout, je ne voulais pas m'imposer à lui.
Je terminais le reste du chemin en marchant lorsqu'une biche rescapée fonça sur moi. En quelques secondes elle fut mise à terre et exsangue comme un parfait concours de circonstance.

Je rejoignis Edward alors qu'il se relevait, de multiples cadavres l'entourant. J'eus la pensée que bientôt, nous ne serions plus seuls, qu'Esmée nous accompagnerait lors de nos chasses.
Comment cela serait-il ? Saurait-elle gérer cette nouvelle vie ?
L'angoisse me prenait à présent que je réalisais ce que je venais de faire. Se souviendrait-elle même de moi ?
D'un mouvement automatique, j'allais m'asseoir sur un tronc non loin d'Edward. J'attendais qu'il termine sa chasse avant que nous ne rentrions. Prit dans mes questions ma tête se pencha en arrière trouvant un tronc sur lequel je la laissais se reposer. Je fermais les yeux quelques instants, laissant les pensées m'envahir. Tout invitait à l'apaisement néanmoins, alors je ne restais pas bien longtemps tourmenté et expulsais ces doutes comme je savais si bien le faire. Je murmurais alors doucement, presque comme pour me parler à moi-même.

- Je pourrais rester ici tellement longtemps...

J'inspirais profondément, dénotant les restes de flagrances appétissantes qui flottaient dans l'air. J'étais rassasié, je n'y fis pas plus attention que cela.
Lors de mon expiration, un profond calme m'envahit. Je savais que ce ne serait que passager. Pour quelques temps, le monstre était contenté et l'homme soulagé de ne plus sentir la brûlure. J'avais donc appris à apprécier à leur juste valeur ces quelques moments de paix avant d'être rattrapé par la vie.

Je rouvris les yeux, lentement, et laissais mon regard courir sur le paysage en m'efforçant de ne penser à rien, activité très ardue quand votre esprit peut penser à cinquante chose à la fois.
Je m'arrêtais alors sur Edward. J'essayais de deviner ses pensées, de comprendre son état d'esprit. Comment se sentait-il à présent ?

- Tu te sens un peu mieux ?
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